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Musique

Vinyle : un son pur abreuve nos sillons

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« Allons enfants de la patrie, Hi euh » … « Qu’un sang impur, abreuve nos sillons… » Ah il n’y était pas allé de main morte Claudio ce jour-là, chant guerrier par excellence la Marseillaise marquait la déclaration de guerre de la France à l’Autriche en 1792. Ecrite pour l’armée du Rhin à Strasbourg par Claude-Joseph Rouget de Lisle, c’était un chant de « bonhomme » comme on dit au « Balto ». Puissance, rage et crépitements dans les sillons rougis par le sang impur de l’ennemi : l’autrichien !
platine-vinyle-pixabay

Le contact du diamant sur le disque. Crédit photo Pixabay.

Les sillons reviennent, dans un tout autre contexte et c’est fort heureux pour nous, avec cette fois-ci un sang pur qui les abreuve grâce au contact chaleureux d’un diamant posé sur une galette vinylesque à souhait ! Lorsqu’il eut s’agit de nous vendre à outrance du Compact Disc, le vinyle avait tous les défauts. Celui qui nous avait si longtemps accompagné à la soirée de mariage de Jean-Louis, ou à la Saint-Sylvestre des voisins un peu échauffés par un excès de Crémant tiède devenait soudain craquant, crépitant, sautant parfois, et retournant puisqu’à l’époque les galettes musicales comptaient 2 faces.

Magie du marketing, tout le monde s’est engouffré dans la brèche telles des « Isabelle » hystériques devant la grille de Pantashop à l’ouverture des soldes ! Le dieu Philips l’avait prédit : « la galette tu abandonneras pour le CD écouter ! » Et les disciples suivirent d’un pas décidé vers un futur qui leur semblait à l’époque, bien excitant. Pourtant, un bon 33 tours crépitait autant qu’une bonne grosse bûche bien sèche (pas facile à dire je sais..) lancé par un vicaire dans l’âtre du presbytère, et croyez moi, placer vicaire et presbytère n’a pas été une chose facile pour parler du vinyle.

Toujours est-il que « Alléluia ! » le vinyle est ressuscité, ça n’a pas mis 3 jours mais quand on aime on ne compte pas le nombre des années. Galette is back (in black comme dirait Brian ..) et c’est une bonne chose, parce qu’à l’instar du téléphone portable, de l’internet haut débit et de bien d’autres nouvelles technologies, on nous a menti. Oui, menti je l’affirme, il n’y a pas de honte à être un usurpateur la planète en est peuplée, toujours est-il qu’on nous annonçait une pureté de son, la perfection auditive, l’absence totale de craquements et bla bla, re bla bla.. Mais comme disait ma grand-mère : « Tintin » oui, on nous a quand même bien roulés dans la farine avec cette histoire de pureté acoustique, parce qu’on dira ce qu’on voudra mais un vinyle gratouillé par une bonne tête de lecture a quand même vachement plus d’âme qu’un CD édulcoré, argenté et réfléchissant comme un miroir !

Le CD, c’est un peu une « Mini » nouvelle génération comparée à celle des années 60. C’est feutré, propre et sans craquement, mais ça manque de dynamique. Entendez par « dynamique » le manque de chaleur, de dureté dans le geste, du côté rustique et vivant de la chose. Lancé en 1979 (eh oui déjà..), le CD a connu une baisse de ses ventes considérables en 2013. Moins 14.5% aux Etats-Unis, qui s’accompagne d’une baisse de la musique dématérialisée de -5.7%, parce qu’après le CD, qui avait le mérite d’exister, la place a été laissée au « dématérialisé », alors là je dis « où c’est qu’j’ai mis mon flingue » pour reprendre la chanson de Renaud.

Dématériali-quoi ? diraient nos grands-parents, cherche pas papi y’a juste de la « zique », finies les crêpes noires de Luis Mariano, t’entends la môme Piaf sans qu’t’ais besoin d’aller chez l’disquaire, suffit juste d’aller sur une plate-forme de streaming, tu suis pépé ? Non ? Bah alors t’as vécu dans une grotte ou quoi ? Enfin rassure toi le vinyle est de retour : +32% en 2013 aux Amériques grand-père tu te rends compte ? Et attends c’est pas fini : au pays du Général De gaulle, oui il est mort papi désolé d’te l’apprendre, le vinyle est passé de 15 000 exemplaires vendus en 2007, à 350 000 en 2013. Le passé a d’l’avenir mon pépé j’te l’dis ! Et même les jeunes, tu sais ceux qui foutent rien et qui passent leur temps à fumer du HAKIK ! Et ben, même ces fainéants s’y mettent au vinyle, parce que « ça l’fait grand père » tu comprends ? Et vu qu’la pizza musicale est d’retour, les fabricants s’y remettent eux aussi.

C’est le cas de Lenco, qui vient de sortir une très épurée L-175, 70 ans après leur premier modèle. Entraînement direct, base en verre surmontée d’un plateau en aluminium de 300 mm, on va être bien papi, et tant qu’à faire on ressortira un vieil ampli « Technics » et on y collera 2 grosses « Wharfedale » aux miches au cracheur de watts, tu verras, Audika t’en auras plus besoin mon pépé on va déchirer le papier peint de ton pavillon, de toute façon on s’en fout il avait besoin d’être changé ça tombe bien.

Combien « kèkoute » mon pépé tu dis ? Euh 399 boules la Lenco, enfin 399€, ah en francs ? Anciens ou nouveaux les francs ?.. Ca fait du 2 600 francs nouveaux pépito bah oui pas donné mais c’est du matos quand même la Lenco. Pour l’essayer, je te mettrai un petit « Eruption » de Van Halen, tu verras avec eux plus besoin de ton oreillette, et même si ça craque on s’en fout, parce que c’est ça la vraie musique, toute la musique qu’on aime « euh » elle vient de là elle vient du vinyle.

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