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Fashion

Découverte des ateliers Men At Work : bracelets de luxe 100% français

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Men At Work est née de l’association de deux passionnés. D’un côté Thierry Dandrimont, ex-ingénieur et chef d’entreprise dans les BTP, passionné d’horlogerie et de bracelets, de l’autre Alexandre Laurent, ingénieur motoriste qui a entre autres officié aux 24H du Mans pour Peugeot, sur le bloc V12 de la « 907 ».
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Bracelets Men At Work (Photo de UNE) – photo MAW©

Marque jeune puisque créée en 2013, avec selon son créateur un « vrai début » en octobre 2014 à l’occasion de son 1er Salon des Montres. Thierry Dandrimont nous a reçu dans ses ateliers parisiens pour nous présenter la marque et ses produits, plutôt Rock’n’roll.

Les ateliers Men At Work, un nom directement inspiré du groupe éponyme, sont situés dans la ville de Cachan à l’extrême ouest du Val de Marne, en région parisienne. Positionnée à seulement 2 km de la Porte d’Orléans, Cachan est aux portes de la capitale, une proximité qui a permis à l’entreprise de ne travailler qu’avec des partenaires parisiens, c’est donc une société 100% française, pour ne pas dire 100% parisienne.

La fabrique est plutôt petite, il s’en dégage une impression londonienne avec sa façade faite de petites briques rouges, et son logo en acier surplombant une lourde porte, telle une échoppe de forgeron. Un logo inspiré du blason d’un hôtel de la Havane, à Cuba. Hôtel où descendait Winston Churchill.

Une fois à l’intérieur les matériaux se mélangent, une immense table de pépiniériste fait office de bureau, elle devance une rangée de meubles anciens en bois brut. Les tons sont chauds, le vintage et le contemporain se mélangent, mix de bois, de métal et de verre pour la baie vitrée qui vient éclairer une planche à dessin sur laquelle différentes peaux se côtoient, dont une d’éléphant (rarissime).

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Atelier Men At Work – photo Philippe Pillon©


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Atelier Men At Work – photo Philippe Pillon©

Vêtu d’un long manteau de cuir noir, de jeans et de chaussures en crocodile, notre hôte arbore des bagues et un bracelet de force au poignet droit, « SON » bracelet de force puisque c’est lui qui le produit. Chemise à carreaux, décontracté, l’œil vif et passionné, celui qui nous reçoit est tant à l’écoute que prolixe, la conversation s’entame.

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Thierry Dandrimont – PDG de Men At Work – photo MAW©


                                                                       
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Men At Work : un travail artisanal 100% français – photo Philippe Pillon©

 Il y a encore 5 ans, le patron de Men At Work (MAW) travaillait dans les BTP (Bâtiments et Travaux Publics). Passionné d’horlogerie et de bracelets, il aime les bracelets de force. Ses quêtes infructueuses de l’objet digne d’entourer son poignet le font phosphorer et seront à l’origine de son entreprise actuelle. Las de ne pas trouver « chaussure à son pied », ou plutôt « bracelet à son poignet », l’entrepreneur décide de créer sa marque, ce sera Men At Work, nous sommes en 2011.

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Bracelet de force Men At Work pour montres – photo MAW©

A ses côtés, un jeune associé ; Alexandre Laurent. Ce dernier est issu de Centrale et a travaillé comme ingénieur motoriste sur le circuit des 24H du Mans, pour la marque Peugeot. Passionné lui aussi d’une mécanique beaucoup plus bruyante que celle des « toquantes » de son comparse, il est responsable d’une Harley-Davidson 883 customisée MAW et travaille aujourd’hui sur un projet de Ducati 900 Mostro de 1994, dont nous vous reparlerons fin mars, début avril 2015.

Mais au fait, qu’est-ce qu’ils font chez Men At Work ? Créateur de bracelets en cuir pour hommes et femmes, MAW est une peausserie de luxe qui propose des bracelets de force revisités, mais également des bracelets de montres classiques et des bracelets-bijoux originaux. En plus de ses compétences liées au travail de la peau, MAW est également joailler, designer et constructeur d’objets atypiques haut de gamme, tels que des baby-foot en métal, un billard belge revu et corrigé pour des demandes ad ’hoc de clients exigeants et passionnés.

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Photo MAW©

Au début de la chaîne des produits MAW : les peaux. Sélectionnées avec soin pour leur texture et couleurs par le maître des lieux, elles sont diverses et variées. Crocodile, python, iguane, serpent, esturgeon de Bordeaux, autruche, lavaret, lézard, truite d’Arcachon, requin d’Atlantique, raie, galuchat (poncé, il s’agit d’un poisson cartilagineux) et même de l’éléphant (en quantité très réduite) et du crapaud. Chasseur de peaux particulières, MAW privilégie des peaux abimées ou imparfaites, pour que chaque bracelet soit unique.

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Les peaux utilisées chez Men At Work – photo Philippe Pillon©


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Peau d’éléphant (très rare) – photo Philippe Pillon©


Une fois les peaux arrivées aux ateliers de Cachan, elles sont découpées et préparées par Thierry Dandrimont lui-même. Un travail entièrement « fait main » et artisanal qui demande un savoir-faire particulier, détenu par le créateur de l’entreprise et ses partenaires, que nous avons pu rencontrer ; le maroquinier, le maquettiste et le fondeur.

MAW propose 2 types de produits : le bracelet de montre et le bracelet-bijou. Le bracelet de montre se décline en 2 collections ; une collection basée sur le bracelet de force qu’on connaît tous (BMF), élargi et adapté à tous types de montres et le bracelet de montre « classique », moins large (BMV pour bracelet montres vintage). Pour les prix, la gamme BMF s’échelonne de 775 à 875 euros, comptez 299 à 399€ pour le bracelet BMV.

Le bracelet bijou se décline en BRB de 490 à 690 euros et BRA de 450 à 690 euros. Surmonté d’une boucle en argent MAW, celle-ci est dessinée et préparée dans les ateliers de Cachan, comme les autres pièces métalliques, constituantes du bracelet Men At Work.

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Modèles Men At Work – photo Philippe Pillon©

Pour revenir au bracelet de montre Men At Work, quel est le concept ? Si vous possédez une montre de valeur, qu’elle soit affective ou financière et que vous souhaitiez lui offrir un bracelet original, Men At Work est fait pour vous, à condition d’aimer vous sentir différent. Il faudra alors relever l’antrax de votre montre, ainsi que la dimension de l’entrecote. Charge à vous par la suite de vous rendre aux ateliers du fabricant, ou de passer par le site internet Men At Work.

Les bracelets sont ensuite acheminés vers le maroquinier : Ali Chaboukji. Ali est un artisan amoureux du cuir qui officie au numéro 15 de la rue du Borrégo, dans le 20e arrondissement parisien. Ce mécanicien en chaussure et couture récupère les bandes de cuir rapportées par les ateliers MAW, afin de les passer sous ses machines à coudre qui alignent parfaitement une ligne de couture rectiligne.

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Passion et travail artisanal – photo MAW©

Patinées à Cachan, les peaux sont cousues à Paris, avec un cuir parfois doublé, par collage. La couture est faite à la main, par un artisan qui répond aux normes fixées par Thierry Dandrimont : le travail bien fait et la passion. Ali nous offre un thé, il prend son temps, celui de la perfection qui aboutira à un produit unique et luxueux.

Une fois la porte d’Ali franchie, nous nous dirigeons vers le Boulevard Ménilmontant, dans le 20e arrondissement au numéro 140, afin d’y rencontrer celui sans qui rien n’est possible : le maquettiste. Jean-Louis Guimaron, c’est son nom, est lui aussi un artiste. Il travaille dans un petit atelier sur son établi enveloppé d’une hotte qui récupère les excédents de matériaux qu’il travaille à la main.

Vingt-sept ans que Jean-Louis est bijoutier. Lanvin, Chanel et Gaultier lui font confiance, des maisons respectables comme on dit. Pour Men At Work, il conçoit la maquette des boucles, bijoux et parties métalliques des bracelets de Thierry Dandrimont. Un travail une fois de plus artisanal, fait à la main même si pour certaines pièces, Jean-Louis travaille à la cire sur une imprimante 3D qui lui sort les pièces qui serviront à confectionner les moules de bijouterie. Pour MAW, les maquettes sont entièrement conçues à la main.

Maquettiste, bijoutier, Jean-Louis Guimaron est également créateur, avec sa propre marque : « 34 rue de la brosse ». Il a de plus mis au point une cigarette électronique qui se rapproche davantage du bijou que de la simple «e-cigarette ». A la base ; la crosse d’une arme vintage, type « corsaire » avec une gâchette pour « tirer une latte ». La « Revolt » est disponible en laiton, bronze, argent, or ou platine, tout ce qu’on veut en fait tant qu’on y met le prix. Pour la version laiton, il faudra compter 525 euros. Un produit qui sera exposé à La Villette en septembre 2015. A suivre donc.

Tous les produits de Jean-Louis Guimaron sont 100% français voire là aussi 100% parisiens. Seule exception : les vis qui viennent hors de l’hexagone.

Une fois la maquette créée, elle est acheminée vers l’ultime intervenant et pas des moindres : le fondeur. Le nom à lui seul évoque l’acier, l’épée, les chevaliers et on s’attend presque à voir Conan attendre à l’entrée pour faire retailler son arme. Ce fondeur est situé derrière le Bataclan, toujours dans le 11e arrondissement parisien, au 5 passage Saint-Pierre Hamelot.

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Le moule qui servira à reproduire la maquette – photo Philippe Pillon©

Ebaubi à l’idée qu’il puisse encore exister des fondeurs dans Paris, j’entre dans le sacro-saint lieu ultime de la conception des bracelets MAW. Véritable caverne d’Ali Baba, l’endroit est multiple, carrefour de nombreuses petites pièces biscornues dont chacune assure une fonction bien précise.

A gauche, le patron nous attend, entouré de meubles enflés de tiroirs qui regorgent de moules conçus pour la fabrication des pièces, qui se fera à partir des maquettes de Jean-Louis Guimaron. Sorte de forgeron des temps modernes, Monsieur Monty s’applique au « grappage », la mise en place des maquettes autour d’un support vertical, qu’on appelle un « arbre ».

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L’étape du « Grappage » où l’arbre est habillé des maquettes en cire – photo Philippe Pillon©


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Monsieur Monty, fondeur parisien – photo Philippe Pillon©


Monsieur Monty conçoit un moule à partir de la maquette. Ce moule servira à la conception d’autres maquettes, qui une fois fixées à cet arbre » permettront de couler le précieux métal choisi (de l’argent pour MAW) et fabriquer le précieux bijou.

L’arbre, une fois terminé, est introduit dans un cylindre. Ce dernier est rempli de plâtre et sera chauffé au four, faisant ainsi fondre la cire et créant les cavités aux formes du bijou à fabriquer. Ce même cylindre est ensuite rempli du matériau qui constituera le bijou ; argent, or ou autre matière.

Une fois rempli, le cylindre est alors placé dans un four, où il restera 17 heures à 1040° s’il s’agit d’argent. Tous est alors prêt pour assembler les fameux bracelets Men At Work, des produits entièrement faits main et 100% parisiens, en plus d’être français.

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Artisanat et passion – photo Philippe Pillon©


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La grappe d’or – photo Philippe Pillon©

Un processus minutieux et artisanal est à l’origine des bracelets de Thierry Dandrimont. Pour commander votre bracelet, il faudra compter sur un délai minimum d’une semaine. Pour ce faire, il suffira de vous rendre directement aux ateliers de Cachan : 61 rue Etienne Dolet, ou bien de passer commande via le site internet du fabricant dont voici l’adresse : http://www.atelier-menatwork.fr

La plupart des montres peuvent être adaptées aux bracelets « montre ». Il s’agit le plus souvent de montres luxueuses, qui racontent une histoire et auxquelles les propriétaires veulent donner une seconde vie. Adapter un bracelet MAW devient alors une résurrection haut de gamme, pour de l’horlogerie qui l’est tout autant. Rolex, Cartier, Breitling, Panerai, Blancpain ou d’autres encore passent le plus souvent par les ateliers Men At Work, pour s’affirmer sur un support trop délaissé par les horlogers : le bracelet.

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Conditionnement des bracelets Men At Work – photo Philippe Pillon©


Crédit Photo : Philippe Pillon© et Men At Work©

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