Connect with us

A la Une

Faut-il revisiter les parfums mythiques ?

Publié

le

puh soir carre - Vintage

Leur succès les a fait entrer dans l’histoire de la parfumerie. Connus du grand public ou des seuls passionnés, les grandes créations de la parfumerie sont souvent remaniées. Une fausse bonne idée ?

puh soir carre - Vintage

Il date des années 30 et on le doit à Ernest Daltroff. Pour un homme de Caron est un parfum légendaire, composés de notes de lavande et de vanille, avec ambre, cèdre et musc. Déclaration secrète à une amoureuse, ce chaud-froid fût un choc, devenu un classique.

À la même époque, Le Galion, une maison de parfum toute en chic parisien ouvre ses portes, lance des créations à un rythme soutenu jusqu’à proposer, en pleine effloraison seventies et anti-bourgeoise, une Eau noble. Façonnée par Rodrigo Flores-Roux, membre du cercle des grands nez, elle dévoile tel un clin d’œil une fraîcheur sensuelle et endiablée, mixte avant l’heure : cœur de lavande, agrumes aériens, un sommet de justesse pour les connaisseurs.

le galion eau noble 6 - Vintage

Ce printemps, les deux créations viennent d’être repensées. Dans une époque où les déclinaisons de succès se répètent sans surprendre, ces deux-là parviennent à citer sans trahir. Voilà enfin autre chose que des reprises trop vite faites ! Chez Caron, c’est le parfumeur Jean Jacques qui est à la manœuvre, avec une version matinale (Pour un homme de Caron le matin) un tantinet épicé par un duo de lavandin provençal et de gingembre : c’est vif, familier, sans gémellité.

calvin bourjon - Vintage

La version nuit (Pour un homme de Caron le soir) pousse l’original dans un univers boisé de club anglais, où l’on sirote un cognac en fumant un cigare épais comme un chêne. Un peu comme si le parfum avait mué en créature musclée, sans quitter ses facettes élégantes. C’est lisible, accessible, sans volonté de frimer ou d’exclure un néophyte.

Chez Le Galion, l’équipe a fait appel au créateur d’origine, Rodrigo Flores-Roux, quelle bonne idée. Il a retravaillé l’Eau noble, la version originale s’appelle désormais l’Essence noble (inchangée et disponible). Son essence recomposée se fait céleste sans s’effacer. Aux notes boisées des seventies, il a voulu ajouter un « accord technicolor. » Des mirages kitch comme le film Elvis de Baz Luhrmann ? Pas le moins du monde, mais une rhubarbe à la fraise, presque à l’état de trace, un zest de patchouli, de cyprès et de cèdre. Cette nouvelle Eau noble est charnelle, d’une poésie absolue, on dirait presque éthique face aux parfums masculins qui restent plantés dans les effluves de vestiaire, faussement fraîches et pseudo marines.

Pierre Dinand, le prince des flacons achève ce travail de réveil épuré. La maison de parfum Le Galion revisite son vestiaire comme les grandes maisons de couture savent le faire. Les curieux peuvent sentir les deux versions, dans l’un des points de vente français (liste sur le site Le galion ici) et choisir qui, du remix ou de la version originale, les emportera dans un voyage olfactif et enchanteur.

2 Commentaires

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Tendance