Michel Constantin aurait eu 90 ans

Michel Constantin : un acteur comme on en fait plus. De la trempe des seconds rôles qui pourraient voler la vedette aux têtes d’affiches. Un monsieur, un grand, un qui s’étire sur 190 cm pour 95 kg de muscles. Il aurait eu 90 ans aujourd’hui, né le 13 juillet 1924 à Billancourt (devenu Boulogne-Billancourt) il avait tout fait Monsieur Constantin.

Ouvrier chez Renault, puis vendeur d’aiguilles pour les machines à tricoter, le futur acteur avait intégré le club de Volley de Billancourt, avant de passer International, et avoir fait remporter la Coupe de France de Volley-Ball à son club. Devenu ensuite journaliste à l’Equipe, il allait comme il le disait lui-même au BHV, vu qu’il était en charge des rubriques Basket, Hand-Ball et Volley-Ball.

Avec lui joue son copain Jean, Becker pour le nom de famille. Un jour, le futur réalisateur de « L’été meurtrier » le présente à son père, Jacques Becker, qui ne cherche que des inconnus pour son futur film : « Le trou ». Il a besoin d’un dur, et la « gueule » de Constantin colle à merveille. Une « tronche » qui lui vaudra bien d’autres rôles, de méchants ou de durs, dans 52 films et 8 téléfilms.

Né d’un père russe et d’une mère polonaise, Michel Constantin s’appelait en réalité Constantin Hokloff. Il a tourné avec les plus grands, comme Jean-Paul Belmondo, Bernard Blier, Alain Delon, Mireille Darc, Jean Lefèvre, Lino Ventura, Bourvil et bien d’autres.

Il est coutumier d’entendre aujourd’hui que ce type d’acteur n’existe plus, parlez-en autour de vous et vous le constaterez immédiatement. Une sorte de manque collectif qui démontre à quel point le passé conserve cet aspect rustique, sympathique et authentique à la fois. C’était mieux avant, pour beaucoup de choses, c’est vrai. Le cinéma en fait partie.

En 2014, il y a des bien des Gérard Lanvin, ou Jean Dujardin pour prendre la relève, mais les codes ne sont plus les mêmes. Autrefois, la violence était épique, théâtrale, elle se faisait sous couvert d’argot, de bons mots et de silencieux. Pas d’ultra-violence gratuite qu’on nous délivre à tour de bras aujourd’hui, que ce soit dans les séries (surtout dans les séries) ou les longs métrages.

Chez Monsieur Vintage, on se pose très souvent la question suivante : « A quand un bon polar à la française façon années 70 ? », en espérant qu’un jour, un réalisateur se penche sur la question. Un « Peur sur la ville » en 2014, ce n’est donc plus possible ?

Les gens comme vous nous manquent Monsieur Constantin, bon anniversaire et merci d’avoir apporté votre aura au cinéma français.

Philippe Pillon

Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.

www.monsieurvintage.com