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Essai Moto Guzzi MGX-21 : une forteresse pour initiés

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Pour nos vacances d’été, nous avons décidé d’essayer la Moto Guzzi MGX-21, unique Bagger de la firme de Mandello Del Lario. Un très gros bébé lancé en août 2016 et qui pour ses 2 ans, accuse un poids respectable de 361 kg tous pleins faits. Une vraie personnalité à ne pas mettre entre toutes les mains, mais que nous avons curieusement trouvé docile.
moto guzzi mgx 21 - Vintage

La Moto Guzzi MGX-21 sort tout droit du parking de Batman.

Très proche du concept

Moto Guzzi a sorti son premier et unique bagger à l’été 2016, il y a 2 ans. Présentée sous la forme d’un concept baptisé MGX-21 au salon de Milan, en 2015, la version commercialisée a peu changé en comparaison du projet.

Forteresse volante

Celle qu’on appelle également Flying Fortress (la forteresse volante en français) reprend la motorisation des California, Eldorado et Audace, à savoir le gros bicylindre en V de 1 380 cm3 développant 96,6 chevaux sur la MGX-21.

147 kg de plus qu’un V7

La moto est impressionnante, par son look, son poids et ses dimensions. 2,56 mètres de long, 92 cm de large pour une hauteur de 1,27 mètre, cette MGX-21 en impose. Accusant 341 kg à vide sur la balance, soit 148 kg de plus qu’un V7, la belle est drapée de noire et rouge, avec les culasses peintes en rouge (une idée du plus bel effet) comme la V7 Carbon et l’Audace.

Présentation officielle de la MGX-21 en 2016
Carbone à gogo

Un look d’enfer appuyé par une robe carbone sur l’ensemble de la machine (mais qui ne l’allège pas, car le cadre tubulaire est bien en acier), jusqu’au centre de la gigantesque roue avant de 21 pouces, qui adopte un double flasque central 100% carbone. Une coquetterie un peu bruyante à basse vitesse mais que se fait oublier dès qu’on dépasse les 50 km/h. En tout cas, elle a son effet, donnant un effet de quasi roue pleine.

Pour être vu

Si votre credo est la discrétion, alors oubliez tout de suite cette MGX-21. Non seulement cette moto est le côté sombre de Moto Guzzi, mais elle ne passe absolument pas inaperçue. Je ne comptais même plus le nombre de têtes tournées lors de mes évolutions citadines dans Paris, ou les pouces levés sur la route à mon passage. Elle a l’avantage d’amener à l’échange, à la discussion avec d’autres motards ou des automobilistes, passants, curieux.

Dantesque

Elle est énorme, démesurée, voire même dantesque. Quand je croisais des amis motards, le même discours revenait : « tu ne peux pas remonter les files, avec ça !!? ». Bah si, on peut remonter les files, comme avec la Bmw K1600 B que j’avais essayée le 27 mai et qui elle, affichait un popotin de 1 mètre de large alors que la MGX-21 n’est large « que » de 92 cm, alors à côté, c’est un peu « les doigts dans l’nez » qu’on fait de l’inter-files sur le périphérique parisien, à condition d’avoir à l’esprit la largeur de la moto, d’user des appels de phare à LED et du klaxon (qu’on entend de loin).

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341 kg sans les pleins et sans le motard !

Pas pour les novices

Certes j’exagère un peu, parce qu’on se le dise, la MGX-21 de Moto Guzzi n’a de « Flying » que le nom, elle est bel et bien posée sur la route, prend sa place et fait bien sentir ses 400 kg avec le pilote. Elle n’est donc pas destinée aux jeunes motards ou aux petits gabarits, même si la hauteur de selle est basse, placée à 74 cm du sol. Parce que le pilote est assis assez loin du guidon, qui se veut large, il faut donc une certaine longueur de bras, pour manœuvrer le paquebot, surtout en ville.

On se sent rapidement bien dessus

Mais à ma grande surprise parce que refroidi par les commentaires de mes collègues essayeurs au sujet de cette MGX-21, j’ai été très agréablement étonné par la machine. Certes elle est grosse, lookée et directement sorti du parking de Batman, mais une fois assis sur sa confortable et large selle, je me suis senti bien. Pour visualiser l’essai, je fais 1m88 pour 94 kg et mes bras sont en position tendue. Les fesses sont bien calées au fond de la selle, divisée en 2 parties : basse pour le pilote et plus haute pour le passager.

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La selle du pilote est très confortable. En duo, ça manque de maintien à l’arrière.

Dure à basse vitesse

Une fois le moteur lancé, le borborygme est assez discret pour une moto de cet acabit. Puissant et grave sans être rauque, le son n’a rien d’exceptionnel et mériterait plus de coffre. À basse vitesse, la lourde fourche équipée d’un amortisseur de direction est dure à manœuvrer. Un amortisseur qui évite de se faire happer par le guidon en roulant doucement.

Prise en mains rapide

Mais après quelques tours de roues, le coup est rapidement pris et l’on adapte sa tenue de guidon en fonction du poids élevé de la moto. Dès qu’on passe au-dessus des 30/40 km/h, les 341 kg se font oublier et la MGX-21 se fait même agréable. Elle aime les larges courbes et sa garde au sol permet même de pencher comme il faut dans les virages, sans toucher du pied grâce aux repose-pieds élevés.

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La culasse rouge est du plus bel effet.

Bon freinage

On se prend même à enquiller les pif-paf sans forcer, sur une machine prévu pour rider et censée concurrencer la Street Glide de Harley Davidson. Le freinage est bon. Mordant à l’avant, il est également efficace sur l’arrière, ce qui est rassurant sur une moto de ce poids. Les freins Brembo assurent donc parfaitement leur rôle.

Une boîte de vitesse précise

La commande de boîte est précise, mais comme sur toutes les Guzzi, la recherche du point mort est perfectible. Les accélérations sont franches et puissantes et la moto garde bien son cap, même si elle commence à louvoyer au-dessus de 140/150 km/h.

Régulateur de vitesse

La bulle à double bosse protège correctement jusqu’à 100 km/h, mais au-dessus, l’air tape contre le casque du pilote. Équipée d’un régulateur de vitesse, très facile à enclencher à partir de la main gauche, la MGX-21 est également dotée d’une radio avec HP sur le devant, comme chez Harley Davidson. Mais la puissance limitée à 2×25 watts empêche d’écouter de la musique en roulant au-delà de 60 km/h.

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Le freinage Brembo de la MGX-21 est très efficace.

Intuitive et ergonomique

Toutes les commandes tombent facilement sous les mains, et le compteur est très lisible. Il distille toutes les informations nécessaires sur ce type de grosse machine, comme l’heure, la température extérieure, le rapport enclenché, la jauge à essence, la distance parcourue depuis le dernier plein, la distance restant à parcourir, la consommation immédiate, consommation moyenne, vitesse et régime moteur (aiguille et digital), le mode de conduite (3 modes sont disponibles : veloce / touring / rain), le niveau du contrôle de traction, trip total, trips partiels, tension de la batterie etc. ..

Options disponibles

À noter que Moto Guzzi prévoit une liste assez longue d’options pour équiper sa MGX-21 : bulle haute, marche-pieds, sacoche de selle, sacoche de réservoir, pièces en aluminium et des capots élargis ou rétrécis.

Valises : contenance limitée

L’arrière rabaissé de la moto (Bagger oblige) comprend 2 valises d’une contenance totale de 58 litres et équipées de séries de sacoches Moto Guzzi, à la forme de la valise. Pratiques mais d’une contenance limitée, les valises ne permettent pas, contrairement au Bagger Bmw K 1600 B par exemple, de ranger un casque intégral (ni même un jet).

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Les valises de la MGX-21 contiennent 58 litres. Mais un casque ne rentre pas.

Encore et encore ..

Au premier essai, la MGX-21 paraît complexe à piloter, lourde, rigide et nécessitant un apprentissage à un nouveau type de conduite. Au second essai, elle incite à rouler davantage, à aller plus loin, toujours et encore parce qu’elle est confortable, qu’elle a un moteur agréable, un bon freinage, un niveau d’équipement élevé et un bon comportement routier.

Pas si pataude que ça

En ville, elle m’a bluffé. Là où mes confrères me parlaient d’un camion à manœuvrer, j’ai trouvé une moto certes grosse et lourde, mais manœuvrable et à même de se faufiler entre les voitures, une fois la moto en mains, c’est-à-dire assez rapidement.

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Poignée de droite : ergonomique et intuitive.


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Le régulateur « cruise » est très simple à enclencher (par des pressions courtes et longues).

Mettez nous un pneu de 240

Pour ma part, je monterais un pneu plus large à l’arrière (180 x 16 de série) pour stabiliser davantage la moto sur route abimée, avec pourquoi pas et comme sur la nouvelle Fat Boy Harley Davidson, un boudin de 240 mm, qui collerait parfaitement au look bad boy de la moto !

Le duo n’est pas son fort

Nous avons également testé le duo, qui n’est pas la vocation de la moto. Elle manque de barre de maintien à l’arrière mais le look de Bagger sacrifie au confort, comme d’habitude sur ce type de machine, en empêchant l’installation d’un top-case, qui casserait complètement le look de cette « flying fortress).

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Un double compteur très complet.

Elle a soif

Abordons le sujet qui fâche : la consommation. Dotée d’un réservoir de 20,5 litres, il nous a fallu faire le plein arrivés à 170 km, pour une consommation moyenne de 9 litres aux 100 km. Certes nous avons beaucoup roulé en ville et zones urbaines (pour tester le comportement du super tanker en mode urbain), mais nous avons également fait de la route et autoroute, dans une proportion de 30% en ville et 70% sur routes. L’italienne est donc gourmande, même à limitations de vitesse respectées. Un point à prendre en compte dans votre budget, mais quand on aime, on ne compte pas n’est-ce pas, d’autant que cette MGX-21, elle est terrible comme le chantait Johnny !

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Une italienne à Paris.

On a aimé

Le look
La finition
Le moteur
Le freinage
Le comportement routier

On a moins aimé

La consommation
La contenance limitée des valises

FICHE TECHNIQUE

Moteur : Bicylindre en V à 90° transversal, quatre temps, quatre soupapes, double allumage. Ridebywire, traction contrôle réglable sur 3 niveaux
Refroidissement : Air et huile avec pompe de refroidissement indépendante. Radiateur d’huile avec ventilateur
Cylindrée : 1 380 cm3
Puissance : 96,6 chevaux à 6 500 tours/min
Couple : 121 Nm à 3 000 tours/min
Boîte de vitesses : 6 rapports dont le dernier est allongé
Echappement : Acier inox, 2 catalyseurs à 3 voies et 2 sondes Lambda
Régulateur de vitesse
Transmission finale : à cardan
Suspension avant : Fourche télescopique hydraulique Ø 44,8 mm avec étrier de frein à fixation radiale.
Suspension arrière : Bras oscillant avec deux amortisseurs réglables en précontrainte.
Freinage ABS : Avant : Double disque flottant en acier Ø 320 mm avec étrier de frein à fixation radiale à quatre pistons opposés.cArrière : Disque fixe en acier inox Ø 282 mm avec étrier flottant à 2 pistons.
Pneumatiques : Avant : 120/70 R21 – Arrière : 180/60 R16
Hauteur de selle : 74 cm
Poids : 341 kg sans le plein d’essence
Réservoir : 20,5 litres (dont 5 litres de réserve)
Consommation de notre essai : 9 litres aux 100 km parcourus

Prix : 23 049 euros
Notre galerie d’images Moto Guzzi MGX-21
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Crédit photo : Mathis Pillon-Sénart©
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