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Le walkman a 35 ans

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Stoppez votre playlist Spotify et reposez votre casque Sennheiser, aujourd’hui on va parler du pionnier de la musique nomade : le Walkman !

Mais qui a bien pu penser qu’on aimerait se balader avec une brique grisâtre pleine de gros boutons tout en se cachant les esgourdes derrière des bouts de plastique ? L’idée germa dans l’esprit mélomane d’Andreas Pavel, l’allemand dépose un brevet en 1976, mais durant trois ans il ne parvient pas à convaincre les géants de l’électronique (Yamaha et Philips) de la viabilité économique du concept, d’après eux, personne ne veut se balader avec des écouteurs sur la tête. C’est Sony, en 1979, qui s’intéresse à l’idée et rachète le brevet.

Le 1er Juillet 1979, Sony lance la commercialisation du TPS-L2, au Japon. Le boîtier aux teintes froides pèse 390 grammes (deux à trois fois plus qu’un smartphone moderne), et nécessite 2 piles pour s’alimenter. Le mépris de Yamaha et Philips aura un goût amer puisque Sony écoule 1.5 millions d’unités de son mini-frigo lecteur de cassettes. La main-mise de Sony sur le marché est telle que le nom « Walkman » deviendra le terme générique pour désigner un baladeur audio, comme Kleenex avec les mouchoirs ou Velux avec les stores. Le vice-président de Sony, Akio Morita, tenta à l’époque de changer la désignation, mais les campagnes de promotion comprenant ce nom étaient déjà en marche.

Sony walkman TPS-L2

En 1984, le Walkman célèbre 5 années de succès. Un nouveau modèle voit le jour chez Sony, et celui fera date puisqu’il sera produit durant 20 ans sans subir aucune modification, je veux parler du TC/WM-D6. Le produit apporte une fonction novatrice en son temps :  la possibilité d’enregistrer ! Cette fonction a l’effet d’une véritable petite bombe chez les amateurs de musique nomade, et se révèle également d’une extrême utilité auprès des journalistes du monde entier, y trouvant ainsi un outil de travail portable inestimable. Son mode enregistreur et sa haute qualité audio explique son exceptionnelle longévité sur le marché. Ces hautes performances se font au détriment de l’alimentation, qui demande désormais 4 piles, deux fois plus qu’auparavant.

Sony walkman D6C

La fin des années 80 approche, et, entre deux soirées disco, les concurrents de Sony proposent enfin une concurrence sur le secteur des lecteurs portables de cassettes. On retrouve le Walky de Toshiba, au nom rendant hommage au ténor du marché, le CassetteBoy d’Aiwa, et Panasonic dispose également de son propre modèle. Sony riposte en lançant en 1989, soit respectivement 10 et 5 ans après ses deux premiers Walkman, le WM-DD9. Dépourvu de fonction enregistrement, ce modèle mise tout sur la qualité audio, et sera également le seul Walkman de l’histoire à disposer de la fonction auto-reverse, permettant de lire un côté de la bande puis son verso sans interruption. Nettement plus svelte que ses grands frères, le nouveau boîtier ne demande plus qu’une seule pile pour être nourri en énergie. Garni d’une prise jack plaquée or et d’une tête de lecture amorphe permettant une large réponse en fréquences, ce DD9 fera fureur auprès des audiophiles.

Sony Walkman DD9

Au cours des années 90, les lecteurs de cassettes déclinent en popularité face aux lecteurs CD, pour finalement voir leur hégémonie s’effondrer un peu avant le nouveau millénaire. Les CD’s proposaient une qualité de son supérieure, notamment dans la stabilité de la vitesse de lecture et le rendu des hautes fréquences, ainsi qu’un gain en compacité indiscutable. L’émergence du format MP3 acheva d’enterrer le Walkman dans les annales de l’histoire.

Toshiba Walky

Sony l’aura bien fait durer en tout cas puisque le dernier boîtier sera produit a été produit fin 2010, au Japon, où il naquit. Toutes marques confondues, les baladeurs cassettes s’écoulèrent en 220 millions d’exemplaires, un chiffre conséquent quand on sait qu’Apple a vendu plus de 300 millions d’iPod depuis 2001, avec une force marketing incomparable et dans une société bien plus ancrée dans la consommation technologique que 20 ans auparavant.

Apple iPod Touch 5G

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