Cinéma
Du porno vintage à aujourd’hui : l’évolution des films X
Le cinéma pornographique existe depuis belle lurette. Cependant, il a considérablement évolué par son contenu d’une part et par son mode de diffusion d’autre part. Passé de sous le manteau à nos écrans de télévision, d’ordinateurs ou de téléphones mobiles, il a commencé érotique pour devenir souvent trop cru, réduisant la femme à un simple objet sexuel, devenant un danger pour la construction d’une sexualité normale chez nos adolescents. Revenons sur l’histoire de ce cinéma pour le moins, atypique.
Les débuts du cinéma pornographique
Le cinéma pornographique voit le jour presque simultanément avec le cinéma lui-même. À la fin du XIXe siècle, les premières tentatives de filmer des scènes érotiques ou explicitement sexuelles apparaissent. Ces films étaient souvent clandestins, destinés à des cercles privés. Un des premiers exemples connus est « Le Coucher de la mariée » (1896), un court métrage français où l’actrice Louise Willy simule un strip-tease.
Durant les premières décennies du XXe siècle, les films pornographiques étaient souvent réalisés en marge de l’industrie cinématographique officielle. Ces productions, surnommées les « stag films » aux États-Unis ou les « films bleus » en Europe, étaient distribuées secrètement et visionnées dans des cercles privés. Ils mettaient en scène des relations hétérosexuelles simples, souvent sans scénarios élaborés.
L’essor des années 1970 : l’âge d’or du porno
Les années 1970 marquent un tournant majeur avec l’apparition de ce que l’on appelle l’âge d’or du cinéma pornographique. Ce changement est amorcé par la levée progressive des censures et des lois interdisant les contenus explicites dans plusieurs pays occidentaux. L’industrie du porno sort alors de l’ombre pour devenir un phénomène public.
Le film « Gorge Profonde » (Deep Throat, 1972) de Gerard Damiano est un symbole de cette période. Ce film, qui raconte l’histoire d’une femme découvrant une zone érogène particulière dans sa gorge, est devenu un phénomène culturel et un succès commercial retentissant. Avec un budget de 25 000 dollars, il aurait rapporté plus de 600 millions de dollars, bien que les chiffres soient controversés en raison de son financement parfois lié à des organisations criminelles.
C’est aussi à cette époque que le porno commence à intégrer des récits scénarisés, des personnages développés, et une certaine esthétique cinématographique. Parmi les autres œuvres emblématiques, on trouve « L’Empire des sens » (Ai no Corrida, 1976) de Nagisa Ōshima, un film japonais qui mélangeait art et sexualité explicite.
L’arrivée de la vidéo dans les années 1980 : une révolution industrielle
Avec l’arrivée du magnétoscope dans les années 1980, l’industrie pornographique connaît une nouvelle révolution. Les consommateurs n’ont plus besoin de se rendre dans des cinémas spécialisés, souvent mal vus, pour visionner des films pornographiques. Désormais, les cassettes VHS permettent une consommation privée à domicile.
Cette période voit également une explosion de la production. Les films, tournés à plus faible coût et souvent avec des scénarios simplifiés, deviennent plus nombreux et plus accessibles. C’est aussi le début de la standardisation des genres, avec des catégories spécifiques : hétérosexuel, homosexuel, interracial, fétichisme, etc.
Les années 2000 : l’ère d’Internet et la démocratisation du porno
L’arrivée d’Internet bouleverse encore une fois l’industrie pornographique. Les plateformes comme Pornhub, YouPorn ou XVideos, apparues au milieu des années 2000, mettent à disposition une quantité quasi illimitée de contenu, souvent gratuit. Cette gratuité, financée par la publicité, fragilise l’industrie traditionnelle, forçant les studios à repenser leur modèle économique.
La diversité des pratiques sexuelles représentées s’élargit considérablement. Des niches autrefois confidentielles deviennent populaires, et les tabous s’effacent progressivement. Parallèlement, les films pornographiques intègrent parfois des récits plus travaillés, comme « Pirates » (2005), une production à gros budget mêlant aventure et pornographie.
L’industrie aujourd’hui : chiffres et enjeux
L’industrie pornographique est aujourd’hui une machine économique colossale. Bien que les estimations varient, son chiffre d’affaires global est estimé à plus de 97 milliards de dollars par an, soit plus que les industries combinées de la musique et du cinéma classiques. Des stars comme Jenna Jameson, Rocco Siffredi ou Mia Khalifa ont contribué à populariser cette industrie auprès d’un public élargi.
Cependant, cette industrie fait face à des critiques importantes, notamment sur les conditions de travail des acteurs et actrices, les questions d’éthique, et l’impact du porno sur les comportements sexuels, en particulier chez les jeunes générations.
Vers une redéfinition du genre ?
Aujourd’hui, l’industrie évolue vers plus de diversité et d’inclusivité. Des réalisateurs et réalisatrices comme Erika Lust militent pour un porno plus éthique et respectueux, mettant en avant des productions féministes ou LGBTQIA+. Les plateformes payantes et les contenus amateurs, via des services comme OnlyFans, connaissent un essor important, redonnant un contrôle financier et créatif aux performeurs.
Coquin devenu cru
L’histoire du cinéma pornographique est un miroir fascinant de l’évolution des mœurs et des technologies. Ce genre, autrefois marginal, est devenu une industrie massive et influente, tout en restant le sujet de nombreux débats sur son impact sociétal. De ses débuts clandestins à son omniprésence numérique, le porno continue de redéfinir les frontières de la représentation de la sexualité. Autrefois coquin, il est devenu trop cru en se modernisant, représentant un sujet d’inquiétude pour nos jeunes, à qui l’on doit expliquer qu’un film pornographique, ça n’est pas la réalité et encore moins, aimer.
Crédit photo : affiche du film “Deep Throat” – wikimedia.
Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.
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