Essai Moto Guzzi Audace Carbone : un sumo italien bien équilibré

Une balade en Moto Guzzi ne se refuse pas, surtout quand il s’agit de l’Audace. Une moto au look de Bad Boy qui fait tourner les têtes, avec son gabarit et ses 2 grosses culasses rouges qui dépassent de chaque côté du cadre. Nous avons roulé avec cette Flying Fortress dénudée durant 15 jours dans Paris et alentours.

Malgré son poids de 300 kg, l’Audace se balance bien en courbe. Crédit photo : Moto Guzzi©

Même si nous avions déjà essayé l’Audace de Moto Guzzi l’été dernier, la gourmandise nous a incité à en remettre une couche en reprenant son guidon, pour 15 jours cette fois-ci, dans Paris et alentours, juste pour le fun.

Prise en mains plutôt rapide

Alors certes vous nous direz : une Audace à Paris c’est comme faire la Route 66 en sportive, pas vraiment adapté. Pas faux, Mais il faut reconnaître que malgré son poids : 299 kg à vide, sa largeur : 92 cm, sa longueur de 2,44 mètres et son empattement de 1,70 mètre, rouler à son guidon dans Lutèce n’est pas chose impossible, comme remonter les files du périphérique. Bon je n’vous cache pas qu’il faut jouer des coudes, mais c’est faisable et même, j’ai trouvé que la prise en mains était plutôt rapide.

La selle placée bas à 74 cm du sol permet aux petits, comme aux grands, d’enfourcher la bête et se balader sans peine, la moto étant très bien équilibrée. Spécificité Moto Guzzi et pour les novices : il faudra quand même se méfier du balancement horizontal du moteur au point mort et à chaque accélération, compte tenu des 300 kg de la moto.

Mais une fois en selle et installé bras tendus et écartés, mains posées sur le large guidon plat, on est plutôt surpris par la bonne prise en mains de la machine.

L’Audace a une gueule et du caractère. Crédit photo Moto Guzzi©

Audace des champs

Sortie de la capitale et dès qu’on arrive sur les petites routes de campagne de l’Ouest parisien, l’Audace se sent tout de suite plus à l’aise. J’ai bien aimé son pot au son grave qui pétarade au rétrogradage, renforçant le côté Bad Boy de la moto. La boîte de vitesses est assez douce et la recherche du point mort pas trop difficile, mais il faut souvent remonter en 2e pour retomber sur le « N » en baissant le bout du pied.

On se surprend à une agilité en courbe, due à un centre de gravité placé bas et le freinage est tout à fait à la hauteur, assuré par Brembo, à l’avant comme à l’arrière.

Régulateur de vitesse : pratique et intuitif

Le compteur distille les informations principales comme la jauge à essence, la température extérieure, trip A, Trip B et la moto est équipée du régulateur de vitesse, très pratique sur les longs trajets (et facile à actionner : appuyer une première fois longtemps sur le bouton, puis rappuyer une fois et régler la vitesse en montent ou descendant le bouton de réglage). Le compte-tour est gradué jusqu’à 9 000 tours avec une zone rouge qui débute à 7 000 tours.

Le bouton de régulateur de vitesse : pratique et intuitif. Crédit photo monsieurvintage.com©

Les infos du compteur se déroulent via ce bouton à droite du guidon. Crédit photo monsieurvintage.com©

Mode Veloce : Perfetto !

Malgré son poids, l’Audace accélère fort et permet quelques bonnes sensations, envisageables sans risque grâce au système de freinage Brembo. 3 modes de pilotage sont disponibles, avec le plus intéressant à mes yeux : Veloce.

L’aigle Moto Guzzi en plein centre du compteur. Crédit photo monsieurvintage.com©

Freins Brembo. Crédit photo monsieurvintage.com

Les culasses bien rouges ! Crédit photo monsieurvintage.com©

Le duo est envisageable grâce aux repose-pieds placés bas, mais la selle arrière (démontable) est tout de même un peu courte. L’ensemble est très réussi avec les surpiqûres rouges qui rappellent les culasses et étriers de freins.

Une selle élégante et confortable. Crédit photo monsieurvintage.com©

Elle a soif

Côté consommation, l’Audace a avalé 8,4 litres aux 100 km durant notre essai, ce qui donne une autonomie de 240 km avec un réservoir de 20 litres.

Les défauts de la route remontent un peu trop

Les suspensions sont toujours un peu rigides sans être « tape-cul ». La moto en revanche retransmet bien (trop) les informations du sol tel que les bosses, rainures, bandes de goudron etc. à chaque passage dans les pieds, en raison du positionnement du bloc moteur. Ce dernier réchauffe bien l’intérieur des cuisses avec ses 2 gros cylindres dépassant du cadre, ça peut être utile en hiver.

L’Audace : une gueule imposante. Crédit photo Éric Bodin©

Une gueule & une âme

Comme son l’indique, l’Audace Carbone est faite de pièces en carbone : garde-boue avant et arrière, ainsi que le réservoir. À son guidon, vous ne passerez vraiment pas inaperçu. Cette Audace fait partie des machines qui ont une gueule et une âme.

Le marché des sumos

Dans la même catégorie, on trouve actuellement sur le marché la Harley Davidson Fat Boy et ses 304 kg vendue 21 960 euros, un peu hors compétition tout de même mais comparable par le look : la démoniaque Triumph Rocket III TFC et son 3 cylindres de 2 500 cm3 (c’est juste le plus gros moteur de série pour une moto au monde) au prix de 29 500 euros, l’Indian Motorcycle Chief Dark Horse à 22 290 euros ou encore le premier custom Bmw : la K1600 B de 336 kg vendue à partir de 23 550 euros.

Transmission par cardan. Crédit photo monsieurvintage.com©

Notez les jantes tatouées Moto Guzzi. Crédit photo monsieurvintage.com©

Gardes-boues et réservoir en carbone. Crédit photo Éric Bodin©

Bilan : sombre et lumineuse

Musclée et avec du caractère, l’Audace convient aux motards (confirmés) qui ont envie de posséder une moto atypique et avec une âme. Noire de chez noire, elle ne possède pas de chrome mais brille par sa personnalité, affirmée.

On a aimé

Le look
Le confort à bord
Le moteur plein de caractère
Le freinage

On a moins aimé

La consommation
La suspension qui retransmet trop les défauts de la route

FICHE TECHNIQUE MOTO GUZZI AUDACE CARBONE

Moteur : Bicylindre en V à 90° transversal, quatre temps, quatre soupapes, double allumage. Ridebywire, traction contrôle réglable sur 3 niveaux
Refroidissement : Air et huile avec pompe de refroidissement indépendante. Radiateur d’huile avec ventilateur
Cylindrée : 1 380 cm3
Puissance : 96,6 chevaux à 6 500 tours/min
Couple : 121 Nm à 3 000 tours/min
Démarrage : électrique
Boîte de vitesses : 6 rapports
Échappement : Acier inox, 2 catalyseurs à 3 voies et 2 sondes Lambda – double échappement
Transmission finale : par cardan
Dimensions : 2,44 mètres de longueur sur 92 cm de largeur et 1,14 mètre de hauteur
Suspension avant : Fourche télescopique hydraulique Ø 45 mm. Débattement 120 mm
Suspension arrière : Bras oscillant avec deux amortisseurs réglables en précontrainte.
Freinage ABS : Avant : Double disque flottant en acier Ø 320 mm avec étrier de frein à fixation radiale à quatre pistons opposés. Arrière : Disque fixe en acier inox Ø 282 mm avec étrier flottant à 2 pistons. Brembo.
Pneumatiques : Avant : 130/70 R18 – Arrière : 200/60 R16 DUNLOP
Hauteur de selle : 74 cm (ajustable à 72 cm)
Poids : 299 kg à vide
Réservoir : 20,5 litres (dont 5 litres de réserve)
Consommation de notre essai : 8,4 litres aux 100 km parcourus
Autonomie : 240 km
Régulateur de vitesse : OUI
3 modes de conduite
Norme : Euro 4
Prix : 19 099 euros
Garantie : 2 ans pièces et main d’œuvre – kilométrage illimité

NOTRE GALERIE PHOTOS
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Crédit photo : Éric Bodin© – Moto Guzzi© – monsieurvintage.com©

Philippe Pillon

Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.

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