Malus écologique : un barème 2020 qui fait très mal

Barème NDEC et barème WLTP…le casse-tête !

Autant dire que les ventes d’automobile vont faire triste mine durant la première moitié de l’année prochaine ! La raison de cette différence ? Le barème officiel WLTP ne sera appliqué qu’à partir de juin 2020. En lisant la grille on pourrait se dire que le malus sera plus doux à partir de ce moment-là, c‘est sans compter les valeurs d’émissions CO2 WLTP qui sont plus élevées, car plus réalistes grâce au nouveau cycle de test.
En première moitié d’année nous resterons donc sur le NDEC corrélé. Mais le barème de celui-ci s’endurcit nettement, avec un seuil minimum abaissé de 117g/km en 2019 à 110g/km pour 2020. Chaque gramme au-dessus de ce nouveau plancher ajoute ensuite 50€ de malus, contre 35€ précédemment.
Et ce n’est pas tout puisque le malus maximal gagne 2.000€ en passant de 10.500€ à 12.500€. On comprend mieux pourquoi Ford a décidé de sabrer la Mustang EcoBoost de sa gamme récemment… Reste que la GT et son V8 tonitruant passent donc de 48.400€ avant malus à 60.900€ après malus avec cette nouvelle grille, une augmentation du prix de 25%, sans compter l’impact des chevaux fiscaux.

Des modèles d’automobile plus ou moins impactés

Une autre victime de ce nouveau barème, parmi tant d’autres, la nouvelle Ford Focus ST : elle passera de 7.000€ à 12.500€ de malus… De quoi sérieusement enrayer la carrière de la GTI. On peut également citer la petite Mazda MX-5, dont le modèle 2.0L 184ch “gagnera” environ 3.000€ de malus écologique pour un total d’environ 5.500€ contre 2.500€ en 2019. Un vrai coup dur pour le cabriolet japonais qui mise sur son accessibilité.

En seconde moitié d’année, ce sont les mesures WLTP qui prendront le pas. Plus proche des émissions de CO2 réelles, la grille du malus démarre heureusement plus haut avec une valeur plancher à 138g/km contre 110g/km pour le NDEC corrélé. Cette grille WLTP progressera de la même manière, avec 50€ par gramme supplémentaire jusqu’au malus maximal de 12.500€ à 201g/km ou plus.
Un véritable casse-tête donc, qui dépendra grandement des modèles choisis. Les petits moteurs downsizés avec turbo seront impactés négativement, tandis que les moteurs atmosphériques seront même parfois gagnants sur la grille WLTP, après s’être faits matraqués les 6 premiers mois via la grille NDEC au préalable.
Reste à voir si ce cauchemar bureaucratique sera voté, puisque ce ne serait pas la première fois que le gouvernement modifie ses plans au dernier moment, d’autant plus quand on considère l’impact négatif potentiel sur une bonne partie de la production automobile française, équipée à foison de petits moteurs turbos.