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22 février 1996 : Jacques Chirac annonçait la fin du service militaire

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Le Service Militaire Obligatoire en France, une institution vieille de près de deux siècles, a pris fin le 28 octobre 1997, marquant la fin d’une époque dans l’histoire sociale et militaire du pays. Instauré le 5 septembre 1798, ce service était destiné à assurer la conscription des jeunes hommes français pour servir dans les forces armées. Son abolition, annoncée par le président de la République Jacques Chirac le 22 février 1996, a mis fin à une tradition solidement ancrée dans la société française.

Genèse du Service Militaire Obligatoire

L’instauration du Service Militaire Obligatoire en France remonte à l’époque de la Révolution française. Adopté dans un contexte de guerres incessantes et de besoin urgent de main-d’œuvre militaire, il était conçu pour garantir un approvisionnement régulier en soldats pour les forces armées du pays. Le système a été régulièrement modifié au fil des décennies pour s’adapter aux besoins militaires et sociaux changeants.

Durée et conditions

La durée du service militaire était variable au cours de l’histoire, mais généralement, elle était d’environ d’un an à dix-huit mois. Pendant cette période, les conscrits étaient formés aux techniques militaires de base et affectés à différents corps de l’armée en fonction de leurs compétences et des besoins opérationnels. Les conditions de vie pouvaient être rigoureuses, avec un entraînement intensif et des responsabilités croissantes au fur et à mesure que les conscrits progressaient dans leur service.

L’appelé était intégré dans une caserne, en France ou en Allemagne. Il y vivait une année complète et pouvait bénéficier de temps en temps d’une permission qui lui permettait de rentrer quelques jours chez lui. L’armée prenait à charge son équipement, ses habits, sa nourriture et son logement, en lui versant mensuellement une solde qui était peu élevée.

Les prétextes pour éviter le service

Malgré son caractère obligatoire, de nombreux jeunes hommes cherchaient des moyens d’échapper au service militaire. Des stratagèmes variés étaient utilisés, allant de l’inscription à des écoles prestigieuses pour obtenir un sursis, à la simulation de maladies ou de handicaps pour être déclaré inapte au service. Certaines familles influentes pouvaient également intervenir en faveur de leurs fils pour obtenir des exemptions.

Certains feignaient même d’être dérangés psychologiquement afin d’être réformés, on les appelait les “P4”, mais il valait mieux éviter de préciser ce point dans un entretien d’embauche. D’autres avalaient un tube d’eau de javel, ou faisaient croire qu’ils étaient sourds, atteints d’une maladie qu’ils n’avaient jamais eu tout autre stratagème qui permettait d’éviter de partir pour un an sous les drapeaux.

Ils y avaient également les objecteurs de conscience, qui souvent se retrouvaient au trou en guise de réponse à leur idéologie, tout du moins pour un moment, parce que la loi permettait alors de refuser de faire son service militaire par idéologie personnelle. Dans ce cas, il était possible de transformer son service militaire par un service civil d’une durée égale. Sauf que certains refusaient également de faire le service civil. C’était le cas des Témoins de Jéhovah, qui pour certains se sont retrouvés en prison.

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Soldats Français de l’Opération Licorne, en Côte d’Ivoire. Crédit photo : Pixabay

Formation et expérience

Le Service Militaire Obligatoire n’était pas uniquement une obligation, mais aussi une expérience formatrice pour de nombreux jeunes Français. Il offrait l’opportunité d’apprendre des compétences pratiques, de développer le sens du devoir et de la discipline, et de forger des liens solides avec d’autres conscrits. Pour certains, c’était une période de maturité et de découverte de soi, tandis que pour d’autres, c’était une épreuve difficile à surmonter.

Beaucoup de Français pensent aujourd’hui qu’il faudrait rétablir le Service Militaire Obligatoire en France, afin d’inculquer de bonnes valeurs aux jeunes, comme le respect des règles, l’obéissance, l’esprit d’équipe et l’organisation. Reviendra-t-il, à l’instar de la blouse à l’école ? Affaire à suivre.

Gêne et résistance

Cependant, pour ceux qui n’étaient pas enclins à suivre la voie militaire, le Service Militaire Obligatoire pouvait être perçu comme une contrainte gênante. Certains ressentaient une véritable aversion pour l’armée et résistaient activement à leur enrôlement. Les manifestations contre le service militaire étaient parfois organisées, reflétant les tensions sociales et politiques entourant cette obligation.

Bons souvenirs et la quille

Le Service Militaire Obligatoire a également donné lieu à de nombreuses anecdotes amusantes. Des histoires de camaraderie, de farces de caserne et de situations comiques ont émaillé l’expérience de nombreux conscrits. Des chansons et des blagues sur la vie militaire sont nées de ces moments partagés, devenant des éléments culturels emblématiques de l’époque.

À la fin de leur service militaire, les soldats appelés se réunissaient pour faire une fête, on leur remettait ce qu’on appelait la “quille”, qu’ils mettaient alors autour de leur cou, souvenir d’une année passée entre camarades sous le drapeau.

Le Service Militaire Obligatoire en France a été une institution emblématique de la société française pendant près de deux siècles. Sa fin en 1997 marque la fin d’une ère, laissant derrière elle des souvenirs, des expériences et des traditions qui continuent à marquer la mémoire collective du pays.

Crédit photo : Pixabay

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