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"HER" : dystopie vintage et High-Tech

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Ovni cinématographique de ce début d’année, Her, réalisé par Spike Jonze, mêle la romance et la science-fiction dans une esthétique très seventies. Alors, alliage vintage pertinent ou simple habillage ?

Jouer à un jeu vidéo holographique en col roulé ? L’idée ne semble pas incongrue pour le réalisateur de cette histoire d’amour peu conventionnelle. En effet, censé se dérouler en 2025, Her nous plonge pourtant dans les années 70 avec brio, nous prouvant à nouveau que la mode est un perpétuel renouvellement, brassant toutes les tendances dans un cycle continu.

Le personnage principal, incarné par un Joaquin Phoenix (vu dans Gladiator, ou, plus récemment, dans The Master) très inspiré, nous présente un homme en plein divorce qui tente de retrouver un semblant de vie sentimentale. Ere moderne oblige, on assiste à du « chat » nocturne en premier lieu, puis très vite le film introduit un personnage pour le moins inattendu, sous la forme d’une intelligence artificielle qui sert de système d’exploitation. Et loin d’être une entité froide puisque ce n’est rien de moins que Scarlett Johansson qui prête sa voix à l’OS.

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On peut, au premier abord, être décontenancé face à ces personnages qui gèrent tout depuis leur « oreillette » hi-Tech (le futur du smartphone apparemment) tout en arborant des chemises à carreaux 100% bûcheron ou des montures de lunette qui n’auraient pas dépareillées sur John Lennon. Mais l’alchimie prend très vite et on se surprend à ne même plus remarquer que technologie avant-gardiste et mode vintage se côtoient sans accroc.

Ainsi les intérieurs boisés accueillent des ordinateurs à l’esthétique Apple (on aperçoit même certains écrans à contours en bois !), très épurés, les écrans ultraplats habillent les papiers peints presque kitsch, même la coiffure est concernée puisqu’on trouve quelques bons brushings des familles. Passé l’effet de la découverte, on se dit que ce mélange est tout sauf incongru tant on assiste en ce moment à un retour du vintage. On se précipite vers cette esthétique réconfortante qui nous rappelle une époque censément « dorée », qui nous fait oublier la grisaille et la froideur modernes. Défilent ainsi pantalons taille haute, bermudas pastels et autre polos à moustache.

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Même retour aux sources lorsqu’on accompagne notre protagoniste dans un voyage on ne peut plus « roots » vers le milieu du film. Chalet boisé, grandes étendues sauvages enneigées qui ne peuvent qu’évoquer le Canada, cuisine au gaz, par cette mise en abîme des tendances actuelles, le réalisateur nous rappelle à quel point la génération numérique se cherche, et quand elle ne se trouve pas elle n’hésite pas à s’approprier les codes d’une époque qu’elle n’a même pas connue. En témoigne le mouvement « hipster », dénomination vague qui évoque aussi bien le retour aux barbes garnies que l’amour des jeux vidéo « old-school ».

Très bonne comédie romantique et excellent exemple du retour en arrière qu’amène la perte de repères de l’ère moderne, Her s’impose comme la bonne surprise de ce début 2014, surtout au vu de la filmographie assez maigre du réalisateur (4 longs-métrages en 15 ans, dont le culte Dans la Peau de John Malkovich). Il prouve en tout cas qu’on peut jouer du ukulélé et être amoureux de son assistant vocal, on n’arrête pas le progrès.

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