Interview de Livia Lancelot : Championne du Monde de Moto Cross

La présentation de la nouvelle gamme du « KX » Kawasaki 2015 jeudi dernier sur le circuit « Grégoire » de Verneuil sur Avre a été l’occasion pour nous de rencontrer Livia Lancelot, Championne du Monde française de Moto Cross et pilote au sein du team Kawasaki.

Manager de son Team, Livia forme et coach 2 pilotes femmes, en plus de gérer sa carrière, déjà bien remplie. Une jeune femme redoutable sur sa Kawasaki 450 KX, que nous avons pu voir évoluer sur ce circuit long, toute aussi agréable que déterminée.

Livia Lancelot – Championne du Monde de moto-cross 2008 et Claude Petrolesi pour Monsieur Vintage

Interview :

Livia, qu’est-ce qui vous a amené au moto-cross ? Mon père faisait du moto-cross, ma mère faisait du moto-cross. Ils se sont rencontrés sur le circuit des 24H du Mans, j’ai donc grandi et évolué dans un milieu sportif et motard.

A quel âge avez-vous commencé la moto ? Tout a commencé à l’âge de 4 ans, lorsque j’ai reçu une Yamaha PW 50 de la part du Père Noël. La suite c’est ma première course de club en 50 cm3, le Championnat IDF, Championnat de France (Livia est double Championne de France de moto-cross), le 250 et le 450 cm3.

Vous êtes Championne du Monde de moto-cross féminin, c’est arrivé quand ? En 2008, pour la première édition. J’ai également remporté la même année le Trophée de France féminin. Une année qui avait mal commencé mais qui s’est très bien terminée. Je suis la première française à remporter le titre de Championne du Monde.

A quel âge avez-vous débuté la compétition ? Dès l’âge de 7 ans, pendant que les autres petites filles jouent à la poupée, moi j’étais sur les terrains de cross.

Quelles sont les qualités nécessaires à la pratique de ce sport ? Le moto-cross est une discipline très difficile. Elle demande beaucoup de rigueur, ce n’est pas un sport collectif, on est seuls et les règles de vie sont très strictes. Il faut des règles de vie, une hygiène de vie et une très grande rigueur encore une fois.

Pourquoi vous être associé à Kawasaki ? En 2007 je me suis fait une entorse, ça n’a pas été évident. Kawasaki m’a soutenu dans la quête du titre mondial après une entrave d’une année à la concurrence (rires), et nous y sommes arrivés. Kawasaki propose des motos faciles à piloter, que ce soit pour les néophytes ou les pilotes confirmés comme moi.

Livia Lancelot sur le circuit « Grégoire » de Verneuil sur Avre

Pourquoi ne pas sortir un livre sur votre parcours ? Vous savez, le moto-cross est un sport qui n’est malheureusement pas médiatisé. Je ne suis pas certaine que si les gens voyaient un livre signé de Livia Lancelot en librairie, ils iraient l’acheter (rires). De plus on a déjà parlé du moto-cross avant moi alors, qui achèterait mon livre ?

Quels sont vos projets ? Je suis plus dans la phase 2 que la phase 1 de ma carrière. J’ai 26 ans, je n’ai pas le même style de vie qu’un homme, en tant que femme je dois écouter mon rythme féminin. J’ai pas mal de propositions dont certaines pour des rôles de cascadeuse dans des films. On manque de cascadeuses motos en France, ça peut être une voie. Je n’ai pas de permis moto donc c’est impossible.

Vous n’avez pas de permis moto !? Non, et je ne souhaite pas le passer. Sur route ouverte soit je perdrais tous mes points soit j’aurais un accident, mon terrain de jeu c’est la terre et les bosses, je me vois mal évoluer au milieu de la circulation.

Livia Lancelot sur sa Kawasaki KX 450

Quelles sont les qualités d’une Championne ? Rigueur et organisation.

Que faites-vous en dehors de la moto ? J’ai une vie tout à fait normale. Je vis à Cap Breton, je me déplace en skate ou avec ma petite Smart, j’ai la vie d’une jeune femme normale ; sorties, cinéma, sauf que ma vie quotidienne est tout de même faite de rigueur par rapport aux autres jeunes filles de mon âge.

A partir de quel âge un jeune peut-il débuter la moto ? Très tôt puisque moi j’ai commencé à 4 ans. Je me souviens que mon père avait installé 2 roulettes à l’arrière de mon PW 50, lorsque j’ai été prête HOP il m’a chopée, a retiré les petites roues et c’était parti ! C’est plus facile d’apprendre quand on est enfant, on perçoit le danger différemment et on se lance plus facilement donc je dirais à partir de 6 ans, c’est bien pour apprendre la moto. Le mieux c’est de passer par un professionnel, ça évite d’investir de l’argent dans la moto, et l’enfant est encadré. Il y a Bruno Losito au Havre qui encadre des jeunes, c’est fait dans le cadre de colonies de vacances en juillet/août et c’est très bien comme apprentissage. Les enfants sont encadrés par des B.E, ils ont le choix entre quad et moto.

Photos : Kawasaki Motor France et Monsieur Vintage