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Monsieur Vintage a vu Transformers 4 : notre avis
Véritable rêve de gosse transmuté en longues bobines blindées d’effets spéciaux, les films de la saga Transformers accueillent dans leur rang un nouveau spécimen à l’image de ses héros titanesques, un quatrième long-métrage hybride dans lequel Michael Bay prouve encore son amour des explosions, des dialogues aux enjeux immersifs (sic) et sans oublier une tripotée de carrosseries – mécaniques comme humaines – aguicheuses. On vous parlait récemment de son succès sur le marché asiatique, et maintenant Monsieur Vintage l’a (tardivement) vu !
Transformers 4, c’est d’abord un film dont le suspense s’installe dans le tournage lui-même. D’abord réfractaire à tourner un nouveau film de robots géants, Michael Bay s’est tout de même laissé convaincre par Paramount et quelques valises de billets qui vinrent financer son projet de comédie caustique sorti l’été dernier : No Pain, No Gain. Le film déjanté et parfois étonnamment violent mettait en scène un trio de body-builders bien testotéronés plongeant dans le terrorisme dans une ambiance potache-cocasse.
Du coup on retrouve aussi Mark Walhberg derrière la caméra de Michael Bay dans ce festival pyrotechnique aux amphétamines de SFX, qui vient remplacer le Shia LeBeouf des anciens volets, plus occupé à faire le mariole à Cannes qu’à transpirer sur fond vert. Transformers 4 prend donc des allures de reboot (non, pas ce qui arrive lorsque vous tapez un peu trop fort sur votre unité centrale après qu’elle ait encore décidé de planter sur une application Flash), avec un cast tout beau tout neuf et une ellipse scénaristique qui permet de rebattre un peu les cartes pour se détacher de la trilogie précédente. Exit, donc, le duo de parents complètement figuratifs de la première trilogie, Michael Bay fait grandir son film pour que le public suive et la cible teenager est un peu moins évidente qu’auparavant.
Transformers 4 s’installe 4 ans après la fin du dernier volet, dans un contexte de défiance des humains envers les Autobots, après que les guerres intestines de ceux-ci aient dévasté la ville de Chicago. Il faut dire que des géants métalliques de 30 mètres de haut qui s’envoient des pick-ups à la tronche, ça fait un peu de boxon dans les parkings. La CIA, cette sombre organisation du mal, a donc mis au point un programme de chasse, traquant les derniers Autobots survivants sur toute la planète, afin de les neutraliser, comme on dit dans le milieu. Un Cybertron les aide à éliminer les gentils Autobots, sa vraie cible : Optimus Prime. Lockdown, puisque c’est son nom, est en fait un chasseur de primes, qui neutralise et capture les plus puissant Autobots et Decepticons pour les arborer dans son vaisseau spatial avec option prison. Certains accrochent des bustes de cerf au-dessus de la cheminée, le chasseur préfère les carlingues extraterrestres pour décorer son salon.
On découvre ensuite Mark Walhberg qui campe un bricoleur inventif maniant le fer à souder au fin fond du Texas. On rencontre également sa fille, plantureuse blonde jouée par Nicola Peltz (18 ans) qui vient reprendre le flambeau après Megan Fox et Rosey Huntinghton-Whiteley – n’oublions pas que c’est un blockbuster avec un budget de 260 millions de dollars. Le bricolo découvre un vieux camion tandis qu’il répare des projecteurs dans un cinéma, on a le droit au passage à une petite pique d’auto-dérision (?) avec un vieux projectionniste critiquant le manque d’originalité des studios : « Il n’y a plus que des suites et des remakes de nos jours ! », à qui le dites-vous. Ce camion poussiéreux et rouillé s’avère être bien plus qu’une carcasse sans valeur, ce n’est rien de moins qu’Optimus Prime, le légendaire Autobot. Vite repéré par la CIA et son ami d’outre-espace chasseur de primes, Optimus est obligé de fuir afin de rassembler le peu d’Autobots restants sur Terre.
On retrouve alors Bumblebee, l’Autobot qui se déplace sous la forme d’une superbe Chevrolet Camaro, ainsi que d’autres nouveaux comme ce ninja-robot sous couverture d’une Bugatti Veyron. Ils découvrent alors vite que les humains essayent de fabriquer eux-mêmes des Autobots, seulement pour leurs recherches ils ont besoin de Transformium, le métal qui compose ces robots de l’espace. Lockdown se charge de leur en fournir en échange de la capture d’Optimus Prime. Les bastos ne tardent donc pas à frémir en 4K/3D en travers des autoroutes américaines, même si l’introduction s’avère vraiment inutilement longue.
Ce sera d’ailleurs un des symptômes du film, qui, tel un Autobot énorme et instable, pêche par un excès d’excès. Trop long (2hr45 !), déployant un scénario trop brouillon et inutilement compliqué, impliquant trop de personnages et d’enjeux différents ; on sent que Michael Bay s’est un peu embrouillé dans l’histoire et on perd assez vite tout intérêt pour la suite des évènements. En bons bourrins on n’attend donc plus que la prochaine scène d’action en écoutant d’une seule oreille les dialogues par ailleurs assez insipides. Entre un Mark Whalberg plutôt insignifiant aux côtés des robots et un couple bien niais formé par sa fille et son boyfriend pilote de rallye, on a presque envie de donner raisons aux méchants et de les aider à éradiquer l’humanité. Ce serait oublier la performance plutôt intéressante du PDG de l’entreprise de robotique, campé par Stanley Tucci (Hunger Games, Captain America). L’homme, voulant créer ses propres Autobots, est le seul parvenant à attirer l’attention. Personnage ambivalent et assez charismatique, génie aux faux airs de Steve Jobs, il attire tour à tour répulsion et attachement, sentiments rares envers les personnages humains dans un Transformers.
Car les vrais stars de ce film sont sans aucun doute les Autobots, toujours aussi impressionnants et charismatiques, les robots éveillent en nous les mêmes sentiments que ceux qu’ils inspiraient aux enfants y jouant dans les années 80. On a tous son petit préféré, celui pour lequel on tremble lors des scènes de combat, celui qu’on trouve le plus stylé ou dont on adore la façon de se battre. Cette garguantosité attachante est excellemment bien rendue via des effets spéciaux impressionnants de réalisme. C’est là que l’amour du too-much de Michael Bay s’avère intéressant. L’homme ose les plans larges, les plans épiques, les plans-séquences qui renvoient les jeux-vidéos dans le bac à sable. Comment ne pas trembler face à ces plans en 4K filmés au ralenti et blindés d’explosions réelles (contrairement aux nombreux films récents qui incluent des explosions rendues par calcul informatique) ? Il n’y a pas à dire, on a notre dose de scènes badass en sortant du ciné.
La réalisation s’avère typique du style de Bay, des gros plans sur les visages des personnages lors des dialogues, des plans clichés pour les paysages avec néanmoins des couleurs texanes sympathiques lors de la première partie et des scènes d’action encore plus lisibles qu’auparavant. La musique s’avère plutôt anecdotique et trop ancrée dans son temps, rejoignant ces hordes de B.O qui singent Hans Zimmer à grand renforts d’infra-basses et de cordes inutilement énervantes. A noter que c’est Skrillex, le fameux DJ, qui a conçu la B.O. Que ce soit la musique qui n’est pas vraiment géniale ou les scènes d’action chaotiques qui rendent le score inaudible, la piste musicale reste en tout cas au second plan assez souvent.
On regrette également que le potentiel tragique du film soit gâché par des répliques humoristiques parfois malvenues, on ne demande pas un Requiem for a Dream, mais sortir ainsi le spectateur des enjeux du scénario en lui balançant une bonne vanne graisseuse toutes les 5 minutes n’aident certainement pas à s’intéresser au script. Et surtout, un placement de produits complètement catastrophique achève de casser l’ambiance du film via des plans vraiment, mais alors vraiment, sortis de nulle part. Le PDG qui sirote pendant dix secondes du lait Shuhua en pleine scène d’action, c’est déjà pas mal, mais alors Mark Whalberg qui décapsule une Budweiser après le crash de son engin spatial, c’est ni fait, ni à faire, ni à refaire. On passera aussi sur l’aspect ubuesque de l’arrivée tardive des Dinobots, des dinosaures-robots géants, puisque pour le coup autant se camoufler en voiture semble cohérent, autant prendre la forme d’un ptérodactyle histoire de sa la couler douce en 2014 ça paraît légèrement, mais alors légèrement hein, capillo-tracté.
En bref, Transformers 4 remplit son contrat, à savoir en mettre plein les mirettes aux amateurs de blockbusters, mais un sens du rythme mal calibré et un ton ne sachant se trouver entre humour et sérieux empêchent malheureusement au long-métrage de dépasser le stade de sympathique divertissement. Cependant, la fin semble annoncer un cinquième volet qui s’annonce moins transitoire. Rendez-vous en 2016 donc !
Trailer de Transformers 4 : l’Âge de l’Extinction :
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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