Downsizing : un film vraiment à la hauteur ! En salles le 10 janvier 2018

Réduire la taille de l’être humain est un fantasme récurrent des réalisateurs de cinéma. Dans le dernier film d’Alexander Payne « Downsizing », qui sortira dans les salles le 10 janvier 2018, Matt Damon passe d’1m78 à 12 cm. Mais à l’inverse des scénarios habituels, le film ne tombe pas dans la science-fiction pure, mais profite de cette réduction pour une approche plus philosophique des possibilités qu’offre la diminution de la taille. Nous avons vu le film en avant-première.

Downsizing sortira en salles le 10 janvier 2018.

Grant Williams : premier homme à rétrécir au cinéma

La réduction de taille de l’être humain a souvent fait phosphorer scénaristes et réalisateurs. Grant Williams a été l’un des premiers à rétrécir au cinéma, dans le film de Jack Arnold sorti en 1957 : « L’homme qui rétrécit » (« The incredible schrinking man » en anglais). Un cas particulier puisqu’il rétrécissait un peu plus chaque jour.

L’homme qui rétrécit : sorti en 1957.

Même Raquel Welch fût réduite

Ce fût au tour de Stephen Boyd et ses acolytes (Raquel Welch, Donald Pleasence..) pour le film « Le voyage fantastique », sorti en 1966 et réalisé par Richard Fleischer. Tous les aficionados de SF se rappellent de cette histoire où un sous-marin enfermant des scientifiques est injecté dans le corps d’un savant soviétique, pour lui retirer un caillot de sang.

Le voyage fantastique : sorti en 1966.

Réductions cinématographiques contemporaines

Scénario dont s’inspirera Joe Dante en 1987 pour « L’aventure intérieure ». Plus récemment il y a eu le « Chéri j’ai rétréci les gosses » de Joe Johnston en 1989, « Ant-Man » en 2015 et « Un homme à la hauteur » en 2016, avec jean Dujardin qui perdait pour l’occasion un « petit » 40 cm.

L’aventure intérieure : sorti en 1987.

Chéri j’ai rétréci les gosses : sorti en 1989.

Ant-Man : sorti en 2015.

Un homme à la hauteur : sorti en 2016.

Une solution à la surpopulation

Downsizing reprend donc le thème de la réduction en le présentant comme une solution à l’accroissement démographique mondial.

Pour lutter contre la surpopulation, des scientifiques mettent au point un processus permettant de réduire les humains à une taille d’environ 12 cm (le « downsizing »). Chacun réalise que réduire sa taille est surtout une formidable occasion d’augmenter de façon considérable son niveau de vie. Cette promesse d’un avenir meilleur décide Paul Safranek (Matt Damon) et sa femme (Kristen Wiig) à abandonner le stress de leur quotidien à Omaha (Nebraska) (ville dont le réalisateur Alexander Payne est originaire), pour se lancer dans une aventure qui changera leur vie pour toujours.

L’écologie avant la Science-Fiction

Le réalisateur Alexander Payne (scénariste de « Jurassic Park 3 » et réalisateur de « Monsieur Schmidt » ou « The descendants », entre autres..) part d’un principe qui met l’eau à la bouche : la miniaturisation humaine. On pourrait dès lors s’attendre à une débauche d’effets spéciaux et surtout de confrontations multiples liées à la taille minuscule (12 cm) des personnages, comme ce fût toujours le cas dans les films traitant déjà du sujet (et énumérés précédemment), mais Alexander Payne ne tombe pas dans cette évidence scénaristique, préférant se pencher sur le côté écologique et humaniste de la petitesse.

Hong Chau et Matt Damon dans Downsizing. Crédit photo Paramount©

Des effets spéciaux très réussis

Certes les effets spéciaux sont là et très bien réussis. On a particulièrement apprécié la scène d’introduction où une communauté humaine réduite est présentée à un public de scientifiques et journalistes, comme celle de la salle de réduction, où des humains volontaires passent à la chaîne au raccourcissement. Mais le film n’est pas basé là-dessus.

Plusieurs possibilités offertes

Point de scène de rencontre entre un humain réduit et une araignée par exemple (comme ce fût le cas dans le film « L’homme qui rétrécit »), un chat ou tout autre animal qui deviendrait dès lors un géant pour l’homme, mais une réflexion sur les possibilités offertes par une taille minuscule.

La première, c’est la possibilité de libérer de l’espace sur une planète surchargée. Le fait de mesurer 12 cm permet d’utiliser moins de surface.

La seconde, c’est l’écologie. De petites familles produisent de petits déchets, comme le film le montre à son début, lors de la conférence.

La troisième, c’est la forte augmentation du pouvoir d’achat, comme le démontre la publicité dans le film censé « vendre » Leisure Land, un pays où il fait bon vivre petit et où une blonde plongée dans son bain informe son mari qu’elle s’est offert un bracelet de diamants pour la somme de.. 83 dollars ! Devenir petit vous rend riche et vous permet de vivre dans un palace, à la place d’un pavillon de banlieue très moyen. 100 000 $ équivalent à 12 millions de $ dès lors que vous rétrécissez, un argument de poids pour ceux qui galèrent à taille normale.

Matt Damon à contre-emploi, comme dans « Bienvenue à Suburbicon ». Crédit photo Paramount©

Monde de poupée, voiturettes électriques, vivre petit semble être la solution idéale. Ce qui incite le couple formé par Matt Damon et Kristen Wiig à franchir le pas, mais l’opération de « downsizing » réservera une surprise « de taille » au personnage principal du film, mais on ne vous en dit pas plus.

L’actrice Hong Chau est LA bonne surprise de Downsizing

La bonne surprise de Downsizing est incontestablement l’actrice Hong Chau. Née dans un camp de réfugiés en Thaïlande et fille de boat-people vietnamiens, sa famille s’est installée par la suite en Louisiane. Hong Chau a suivi des études à la Boston University, et se destinait à la réalisation. Elle a joué dans de petits films réalisés par des amis étudiants, qui l’ont encouragé à poursuivre une carrière d’actrice. Depuis, Hong Chau a joué dans des séries télévisées et tourné dans 2 films : « Inherent Vice » de Paul-Thomas Anderson en 2014 et « Downsizing » d’Alexander Payne.

Malgré son petit gabarit (oui elle mesure 12 cm dans Downsizing, mais elle est également petite à la ville) et son look de femme de ménage dans le film, elle occupe l’écran par son naturel et son charisme. Drôle, vif et directif, son personnage ne fait pas dans la demi-mesure et va à l’essentiel.

Udo Kier, Matt Damon et Christoph Waltz. Crédit photo Paramount©

Udo Kier et Christoph Waltz sont exquis

Autre acteur qui est toujours un bonheur à l’écran : Udo Kier, toujours aussi charmant et charmeur dans un rôle de gentleman « vieux beau » exquis.

Christoph Waltz est également excellent dans Downsizing. Mais saperlipopette Mister Payne, comment peut-on limiter le jeu d’un acteur aussi bon que Christoph Waltz comme vous l’avez fait dans Downsizing, alors que vous l’aviez sous la main ? On s’attend à plus, beaucoup plus et davantage encore venant de cet interprète génial et polyglotte !

Matt Damon parfait à contre-emploi

Concernant Matt Damon, il est juste parfait dans le rôle du banlieusard blasé qui rêve de changer de vie. Drôle (on a adoré la scène de la boîte de nuit où il ingère une pilule du bonheur, revenant plein d’amour et de sourires benêts), à contre-emploi (comme c’est le cas dans le film « Bienvenue à Suburbicon » qui sortira le 6 décembre prochain, réalisé par George Clooney) et émouvant, il colle parfaitement au personnage qui réapprend à vivre et qui doit trouver ses priorités.

Un film qui ne ressemble à aucun autre

Downsizing est un film qui ne ressemble à aucun autre, de la trempe des « Forest Gump » et autre « Hector et la recherche du bonheur » sorti en 2014 avec l’acteur britannique Simon Pegg (une comédie que nous vous recommandons fortement si vous aimez les films positifs et qui amènent à une réflexion). C’est une comédie dramatique sans violence, reposante, émouvante et drôle, doublée d’une improbable histoire d’amour qui prend vie sous les yeux surpris du spectateur.

DOWNSIZING – réalisateur : Alexander Payne – sortie : 10 janvier 2018 – genre : science-fiction/ comédie dramatique – durée : 2H15 – casting : Matt Damon, Christoph Waltz, Kristen Wiig, Hong Chau, Udo Kier.

Crédit photo : Paramount©

Philippe Pillon

Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.

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