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La petite histoire des soldes

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En ce moment, les hommes restent plutôt invisibles, créatures troglodytes fourrées sur un canapé ou une chaise haute de bar, verres vides et canettes fraîches généralement à portée de main. En train de pronostiquer sur d’obscures suites de chiffres du genre 4-3-3 et autres équations impies. Les rues sont désertées, les supermarchés cumulent les stocks de lames de rasoir invendues et les filles peuvent presque rentrer seules à une heure du matin.
Ambiance Coupe du Monde

Ambiance Coupe du Monde

Mais justement, depuis aujourd’hui, les mecs ne sont plus les seuls à avoir un passe-temps temporaire, car ce matin c’était l’ouverture des soldes ! Mais qui a bien pu avoir l’idée de lancer ce phénomène, si ce n’est pour pallier le manque de charges de rhinocéros inhérent à notre pays ? Un petit retour en arrière s’impose pour mieux comprendre cette période d’hystérie du porte-monnaie, judicieusement placée juste avant les grandes vacances en ce qui concerne les soldes d’été.

Pour cela il nous faut remonter jusqu’en 1830, lorsque Simon Mannoury fonde Le Petit Saint-Thomas, prototype visionnaire des futurs grands magasins parisiens : entrée libre, étals emplis de produits aux prix non fluctuants et clairement affichés, une utilisation systématique de la « réclame », ainsi qu’un système de retour des articles et d’échanges facilités. Les bases étaient là pour jouer au consumérisme juvénile. La formule fait un tabac, et les stocks des fournisseurs affluent avec entrain dans les rayonnages du magasin. A tel point qu’un nouveau problème se pose : que faire des invendus ? Ce nouveau commerce de masse met en exergue le problème à une nouvelle échelle, ou ce sont des centaines de pièces qu’il est très dur d’écouler. Vous commencez à deviner la suite, pour liquider le sur-stock de l’année, Mr. Mannoury organise une grande braderie temporaire, c’est la naissance des soldes !

Réclame pour Le Petit Saint Thomas

Le marché est créé et d’autres entrepreneurs ne tardent pas à exploiter le filon via les grands magasins que l’on connaît tous bien, fanas de shopping ou non : Le Bon Marché, le Printemps, La Samaritaine en sont les plus emblématiques représentants.

Ces décors fastueux font de l’acte d’achat un plaisir en soi, un loisir, et non une nécessité. Loisir accentué par le côté ludique des soldes, qui poussent à chercher LA bonne affaire, pour le simple plaisir d’en profiter, sans forcément penser qu’on n’aurait peut-être même pas acheter l’article en temps normal.

Buzz et son allégorie des soldes

Buzz et son allégorie des soldes

Il faudra longtemps avant que le phénomène soit clairement encadré par la loi. Ce n’est qu’en 1962 que les soldes acquièrent un réel statut juridique, jusqu’à ce que, par la suite, soit fixé le système actuel qui consiste à scinder les soldes en deux périodes de six semaines durant l’année. On se retrouve donc avec les soldes d’hiver et d’été.

Soldes chez GO Sport

Soldes chez GO Sport

Maintenant, avec l’énorme essor du shopping online, les soldes permettent de profiter des meilleurs prix sans se coltiner la cohue ni avoir la larme à l’oeil en voyant le dernier t-shirt taille S s’envoler sous nos yeux une heure à peine après l’ouverture des portes. Mais avec les gestions en flux tendus actuelles, on se retrouve aussi avec des articles qui disparaissent parfois sans crier garde d’une page web. Quand ce ne sont pas les serveurs des sites eux-mêmes qui déclarent forfait face à l’affluence exceptionnelle due au phénomène. Il suffit de se connecter sur Zara à minuit en début de période de soldes pour comprendre tout ce qu’a de massif l’engouement pour ces rabais temporaires.

Bonus, voilà ce que vous évitez en shoppant depuis votre iPad :

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