Connect with us

A la Une

14 nouveaux termes pour limiter les anglicismes

Publié

le

underground - Vintage
Les anglicismes sont nombreux en France. Portés par les nouvelles générations qui apprécient leur côté court et branché, ils ne font toutefois pas l’unanimité dans l’hexagone. Certains résistent encore et toujours à l’envahisseur en défendant par exemple les langues régionales, ou en limitant la prolifération du franglais. C’est le cas de la Commission d’enrichissement de la langue française.
underground - Vintage

Crédit photo : Pixabay

« Challenge« , « best-seller« , « meeting« , ou bien « coaching » : Ces petits termes sont aujourd’hui si enracinés dans le langage courant que l’on oublierait presque qu’ils ne sont pas français. Que ce soit à la radio, les réseaux sociaux ou pour une campagne publicitaire, il est aujourd’hui quasi impossible d’éviter le franglais. L’anglais comme langage international est certes une facilité pour les voyageurs, mais préserver une identité de langage en local a son importance. Dans un effort de limiter la prolifération de ces anglicismes et d’enrichir le français, la Commission d’enrichissement de la langue française, placée sous l’autorité du Premier ministre, a publié dans le Journal Officiel une liste de 14 nouveaux termes traduits en français.

Les termes recommandés sont désormais haineur.euse au lieu de hater, culture de l’effacement pour dire cancel culture ainsi que microrécit pour remplacer le terme story. Cette volonté noble de participer au développement de la francophonie peut tout de même faire rire certains sceptiques.

C’est pour cela que les experts de Babbel, l’application d’apprentissage des langues, ont préparé un palmarès des mots qui n’ont malheureusement pas eu le succès espéré.

Hashtag

Ce petit symbole qui précède un mot-clé, aujourd’hui un outil indispensable pour trouver du contenu à travers le monde mais aussi pour accroître la portée et la visibilité de sujets importants tel que #BalanceTonPorc, est désormais officiellement connu sous le nom de mot-dièse. Le mot-dièse, qui d’après les typographes aurait dû être appelé le mot-croisillon, se bat encore pour revendiquer sa place dans le paysage numérique.

Hacker

Le hacker, souvent utilisé pour décrire un pirate informatique engagé dans des affaires de cybercriminalité tel un Mr Robot, désigne tout simplement un informaticien qui utilise ses connaissances techniques pour surmonter un défi ou un problème. C’est pour cela que le terme fouineur.euse proposé en 2015, à connotation péjorative, a eu sa part de protestations arguant que l’alternative québécoise « bidouilleur.euse » aurait été plus représentative.

Spoiler

Lorsque le dénouement clé d’une œuvre est dévoilé avant que l’on ait eu le temps de le découvrir, c’est le spoiler ou depuis peu le divulgâchis (mot valise entre divulguer et gâchis). L’emploi du terme « spoil » prend une réelle ampleur et rentre dans les mœurs depuis la démocratisation de la série télévisée et son homologue français n’a manifestement pas encore convaincu. La série Game of Thrones, qui chaque saison avait du mal à éviter les fuites d’informations quant aux décès de ses protagonistes, est particulièrement représentative de l’effet spoiler. Un petit coup d’œil sur son étymologie révèle que le mot « spoiler » serait directement issu du de l’ancien français « espillier », la boucle est bouclée !

Pop-up

La fenêtre qui surgit de nulle part de manière non-sollicitée devant la fenêtre de navigation est aujourd’hui appelée la fenêtre intruse. Remplaçant le terme « Pop-up », une expression presque onomatopéique et techniquement précise, la fenêtre intruse est un autre exemple de l’apport d’une valeur morale à une description technique. Il faudra noter que toutes ces fenêtres ne sont pas forcément publicitaires ou intruses.

Blog

Ces sites web chroniquant périodiquement les sentiments, avis ou impressions d’un internaute sur un sujet particulier, on les a d’abord connus en tant que « blogs ». En 2005 le Journal Officiel publie la recommandation bloc-notes, un mot qui ne relèverait donc plus du domaine électronique et coïnciderait directement avec la traduction des termes anglais notebook et notepad. De plus, ne pouvant être dérivés, les termes tels que « blogueur » et « blogosphère » se retrouvent sans équivalent. La commission réévalue son choix en 2014 et se contente maintenant d’un juste milieu : blogue.

Week-end

La crème de la crème de l’anglicisme invaincu, celui que les travailleurs et écoliers aiment tant, c’est bien sûr le week-end. Ce mot, adopté en France depuis les années folles, a pourtant dû défendre sa place sur le podium lorsque le ministre de la Culture Jacques Toubon proposa la loi Toubon en 1994, destinée à protéger le patrimoine linguistique français. Il inscrit le terme vacancelles comme remplaçant et suscite une vague de moquerie, le mot étant uniquement utilisé ironiquement. Un tel mot qui porte le poids de toutes les joies, qui promet repos et détente, amusement et loisirs, serait en effet difficile à supplanter.

Perçu comme une langue moderne

« Les langues vivantes sont en constante évolution pour s’adapter au contexte historique et à la société et c’est pourquoi le français connaît régulièrement la création de néologismes. Les anglicismes persistent pourtant dans notre langage courant pour une multitude de raisons. L’anglais est aujourd’hui perçu comme une langue moderne fournissant un lexique plus concis et plus percutant que le français. La morphologie d’un nouveau terme joue un rôle important dans sa démocratisation et les termes français, souvent considérés trop longs, ont plus de difficulté à intégrer notre vocabulaire. De plus, la fréquence d’utilisation d’un anglicisme jumelée au temps qu’il a fallu pour la création d’un mot équivalent en français peut aussi avoir un impact sur son succès. Il est en effet plus difficile de changer les choses ancrées dans nos habitudes. » explique Sophie Vignoles, experte et responsable didactique de Babbel.

Crédit photo : Pixabay
2 Commentaires

2 Comments

  1. Geneviève Auzou

    28/09/2021 at 13h06

    Ah,ah ! On se pince !
    Site qui s’attaque aux mots anglais dans notre bonne langue française.
    Le fondateur du site se présente : Monsieur « Vintage » puis suivent les « road-trips » sans oublier le « marketing »…
    Cherchez l’erreur !

    • Philippe Pillon

      28/09/2021 at 19h30

      On ne s’attaque à rien, il s’agit d’un article informatif concernant la commission d’enrichissement de la langue française, repincez-vous et relisez l’article chère Geneviève.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Tendance