La Moto Guzzi V7 fête cette année ses 50 ans. Une quinqua dont la 3ème version vient d’arriver en concessions, afin de répondre aux nouvelles normes Euro 4 imposées par Bruxelles. L’occasion d’essayer les versions Stone et Special, entre Paris et Dijon afin de rejoindre les coupes Moto Légende 2017 qui se sont déroulées fin mai, pour un périple de 700 km.
La V7 fête ses 50 ans
La Moto Guzzi V7 fête cette année ses 50 ans. Dessinée par Giulio Cesare Carcano pour répondre à un appel d’offre de la police italienne, la moto en est aujourd’hui à sa version 3, qui vient d’arriver en concessions.
Une « Stone » minimaliste et une « Special » très seventies
Nous avons essayé les versions Stone et Special de la machine, qui possèdent les mêmes caractéristiques techniques, avec quelques variantes esthétiques :
La Stone est plus épurée, avec ses 2 pots d’échappement noir mat, sa selle lisse, son absence de poignée de maintien à l’arrière (remplacée par une lanière de maintien située sur la selle), son compteur rond (il y en a 2 sur la version Special), ses roues à 6 doubles bâtons, son réservoir uni et ses soufflets d’amortisseur à l’avant.
La Special elle, arbore un réservoir biton pour notre modèle d’essai : noir avec une bande verte, des roues à rayons, des pots d’échappement chromés, deux compteurs (celui qui est rajouté à droite par rapport à la Stone n’assure que la fonction de compte-tours), une selle boudinée à surpiqûres façon 70’s, une barre de maintien chromée à l’arrière (très pratique pour le passager) et une suspension avant sans soufflets.
Un nouveau bloc moteur issu de la V9
Les deux ont en commun le nouveau bloc moteur, qui est resté à 744 cm3. Inspiré par le bicylindre en V du V9 (voir notre essai en cliquant sur ce lien), ce dernier est moins polluant, moins gourmand en consommation et plus coupleux.
À noter que la marque Moto Guzzi a disparu du réservoir, qui n’est désormais estampillé que d’un aigle.
Plus puissante, moins polluante et moins gourmande en carburant
Avec les nouvelles normes Euro 4, cette nouvelle V7 gagne même un peu de puissance comparée à la version II (notre essai en cliquant sur ce lien), en passant de 48 à 52 cv.
Nous avons parcouru 700 km avec les deux versions de cette V7 III : Stone et Special. Les sensations sont exactement les mêmes une fois sur la selle, idem pour le confort.
Un air de « Triumph Trophy TR6 » pour la « Stone »
Au niveau du look, les deux nous ont tapés dans l’œil. La Stone, dans sa robe Kaki et noire a quelque chose de militaire, comme un air de vieux scrambler échappé du film « La grande évasion », dans lequel Steve McQueen chevauche une Triumph Trophy TR6 modèle 1962 pour s’échapper, en passant au-dessus d’une rangée de barbelés.
La Special fait moins « bad boy », plus raffinée, vintage et sage à la fois.
Soif de chameau
Les deux machines ont en commun : une âme, un bloc moteur bicylindre en V calé à 90° qui secoue toujours la moto de façon transversale, véritable signature la ma marque de Mandello Del Lario, un foutu point mort qui à l’instar de David Vincent et son fameux raccourci jamais nous ne trouvâmes, une soif de chameau avec une consommation moyenne de 4,5 litres aux 100 km (soit une autonomie de + de 350 km en ayant la poignée calme, sur routes nationales et départementales), une souplesse de roulage, des amortisseurs secs malgré l’arrivée de nouveaux Kawaba, un contrôle de traction réglable au compteur sur 3 niveaux : 0 = désactivé, 1 = peu intrusif et 2 = très actif, un ABS et un compteur très complet avec : trip journalier A, trip journalier B, trip global, température extérieure, heure, consommation instantanée, consommation moyenne, indicateur de réserve, contrôle de traction.
Suspensions un peu fermes
Sur longues distances, les suspensions nous ont paru un peu fermes. Les nouveaux amortisseurs Kawaba sont à notre goût un peu trop durs, encore plus sur route abimée ou pavée. La position de conduite est naturelle, c’est-à-dire assez droite avec un guidon large qui incite à lever légèrement et à écarter les bras.
Le réservoir a été affiné par rapport à la version II et la selle rabaissée de 20 mm, ce qui améliore l’accessibilité. Grâce à l’adoption du bas moteur de la V9, le couple passe à 60 Nm dès 4 900 tr/mn, avec une puissance augmentée, la moto est nettement plus joueuse que la version II.
Un freinage trop mou sur l’avant
Le freinage est assuré par du Brembo. Il est correct sans être radical mais pour ce type de moto, nettement suffisant. Sur la selle et à allure modérée : 90 km/h ou 110 km/h tout se passe bien pour le pilote. Au-dessus de 120 km/h, ça tire sur les bras et on se prend tout le vent en pleine face, normal il n’y a aucune protection et la mission de la V7 n’a jamais été de faire de la vitesse, même si ses nouvelles qualités dynamiques nous ont agréablement surpris.
Une moto qui n’a pas sacrifié son âme à la norme Euro 4
À noter que malgré son gain en souplesse et en confort global, la V7 III conserve toujours ses caractéristiques de moto bien vivante, comme le couple de renversement du twin très présent (balancement de la moto de gauche à droite à chaque accélération ou rétrogradage) et au fond, c’est tant mieux, parce que c’est ce qu’on attend d’une « Guzzi » !
Les kilomètres à son bord s’avalent assez facilement, dans un confort global plutôt bon, même si les plus grands ont les jambes un peu trop recroquevillées.
À quand une jauge à essence ?
Une question nous a de nouveau taraudé l’esprit : pourquoi, depuis des décennies que les motos existent, certains modèles ne possèdent toujours pas de jauge à essence ? Sur la V7 III, il faut attendre de tomber en réserve pour savoir qu’il est temps de passer à la pompe ! Certes une fois l’autonomie connue on peut se douter du moment où il faudra faire le plein, mais là où les scooters Vespa sont équipés, Piaggio dit « basta » sur la V7, alors nous lançons un appel à Mandello Del Lario : « équipez la V7 d’une jauge à essence ! ».
Une bonne surprise
Globalement, la Moto Guzzi V7 III est une bonne surprise. Malgré les normes Euro 4 de plus en plus drastiques sur les émissions polluantes, le groupe Piaggio a réussi le tour de force de rendre sa moto encore plus onctueuse, plus puissante, avec une boîte douce pour rendre la machine tout compte fait, plus joueuse et facilement habile dans les « pif-paf ».
Notre galerie d’images Moto Guzzi V7 III Special – modèle 2017
[Best_Wordpress_Gallery id= »148″ gal_title= »moto guzzi V7 III special 2017″]
Les tarifs : de 8 499 à 10 899 euros
La version Special est vendue 9 099 euros. Comptez 8 499 euros pour la version Stone. Il existe 2 autres versions ; la Café Racer à 10 499 euros et la V7 50ème anniversaire (que nous essaierons prochainement) à 10 899 euros.
Note de notre essai : 17/20
Nous avons aimé : le look vintage, le moteur, la consommation et la prise en mains
Nous avons moins aimé : la recherche du point mort, la suspension un peu ferme
FICHE TECHNIQUE MOTO GUZZI V7
Cylindrée 744 cm3
Distribution 2 soupapes par cylindre actionnées par culbuteurs
Puissance maxi 52 cv à 6 200 tr/mn
Couple maxi 60 Nm à 4 900 tr/mn
Echappement Catalyseur 3 voies, 2 sondes lambda
Refroidissement air
Châssis Tubulaire, double berceau en acier
Transmission par cardan
Suspension avant Fourche hydraulique télescopique Ø 40 mm
Suspension arrière Bras oscillant en alliage léger équipé de deux amortisseurs avec précontrainte réglable
Frein avant Disque acier inoxydable flottant Ø 320 mm, Etrier Brembo 4 pistons opposés
Frein arrière Disque acier inoxydable flottant Ø 260 mm, Etrier flottant 2 pistons
Roue avant 18″ en alliage léger (Stone), à rayons (Special-Racer) Pneumatique : 100/90
Roue arrière 17″ en alliage léger (Stone), à rayons (Special-Racer) Pneumatique : 130/80
Hauteur de selle 770 mm
Capacité du réservoir 21 litres dont 4 de réserve
Poids en ordre de marche 213 kg
Plus de renseignements sur le site Moto Guzzi en cliquant ici.
Notre galerie d’images Moto Guzzi V7 III Stone – modèle 2017
[Best_Wordpress_Gallery id= »149″ gal_title= »moto guzzi V7 III stone 2017″]
Vidéo de présentation de la nouvelle Moto Guzzi V7 III Special
Vidéo de présentation de la nouvelle Moto Guzzi V7 III Stone
Crédit photo : Éric Bodin© & Philippe Pillon©

Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.