Notre essai de la Bmw K 1600 B : un bagger 6 cylindres au confort de business class
Nous avons essayé le premier custom de Bmw Motorrad en enfourchant la nouvelle K 1600 B, version dépouillée de la K 1600. Un bagger à la ligne allongée et l’arrière écrasée, qui confère à la moto un sacré bon look de bad boy.
On connaissait Bmw pour ses grosses routières GT, ses trails ou ses plus récentes sportives et roadsters néo-rétro, voici qu’aujourd’hui la marque à l’hélice propose un gros custom 6 cylindres au travers de sa K 1600 B.
B pour Bagger
Un modèle qui reprend les codes du custom en partie puisque sur notre K 1600 B d’essai, nous disposons d’un carénage. Mais l’âme est là et la marque allemande peut se targuer d’avoir désormais, à l’instar des fabricants américains, son propre custom.
Le déshabillage de la Goldwing Honda devenue F6B a suscité l’intérêt de Bmw pour ce type de machine. Aussi et comme le fabricant munichois l’avait déjà fait pour la R Nine-T, ils ont fait appel une fois de plus au préparateur américain Roland Sands, qui a déshabillé la K 1600 GT pour en faire le Concept 101, présenté au concours d’élégance de la Villa d’Este à l’été 2016.
Le Concept 101 en vidéo
Et comme pour la R Nine-T, le résultat a fait fureur et la décision de lancer la production de série a été prise. Le premier bagger Bmw était né, avec un B remplaçant les lettres GT, un B pour bagger.
336 kg sur la balance
Arrivé chez Bmw, la moto en impose. Longue : 2,49 mètres, large : 1 mètre rétros compris, lourde : 336 kg, la machine impressionne par ses dimensions et sa carrure. L’arrière est bas et fuyant, avec une selle, des valises et des échappements qui s’alignent parfaitement.
Une position de pilotage très agréable
J’enfourche la bête, m’assied au fond de l’épaisse et large selle située à 78 cm du sol (disponible en 75 cm sans frais supplémentaire) et pose les mains sur le guidon, aux poignées chauffantes, comme la selle pilote et la selle passager (réglable à partir d’un bouton placé sur la valise arrière). Le réservoir est imposant et remonte haut devant la poitrine. La position de conduite est parfaite et les mains tombent naturellement sur le guidon avec les bras légèrement fléchis.
Ergonomie au top et pléthore de réglages
Une fois installé, toutes les commandes sont facilement accessibles, hormis celles du système audio placées sur le carénage, à gauche de la moto, qui vous obligeront à lever et déplacer la main gauche en roulant. Sur la poignée de gauche, on trouve une molette de défilement des fonctions, les feux de détresse, le bouton de réglage électrique du pare-brise, l’allumage des feux antibrouillard à LED (placés en bas de la moto de part et d’autre), le bouton de menu pour l’ordinateur de bord et le régulateur de vitesse.
3 modes de pilotage
À la poignée de droite : le bouton de contact et celui des modes de pilotage : Road, Rain et Dynamic. À noter que cette K 1600 B détecte automatiquement si vous êtes seul sur la moto, à deux et si vous êtes ou non équipés de bagages. Vous pouvez cependant modifier les réglages et l’amortissement vous-même. Une suspension à réglage électronique ESA qui se règle également grâce aux modes Cruise et Road, en sus des modes de pilotage.
Pack Confort à 1 510 euros
Notre modèle d’essai est équipé du Pack Confort à 1 510 euros qui comprend le Keyless Ride (conduite sans introduction de la clef pour démarrer, il suffit de la garder dans sa poche), le Shifter Pro (qui évite d’embrayer pour descendre la première ou monter les autres rapports), le verrouillage centralisé (qui ferme automatiquement et à distance les 2 valises latérales), les feux additionnels antibrouillard à LED et une alarme.
Pack Touring à 1 925 euros
Notre monture dispose également du Pack Touring facturé 1 925 euros, à rajouter aux 23 550 euros de la moto ce qui nous amène à 26 985 euros. Ce pack comprend : la radio MP3 Bluetooth, la préparation GPS et l’aide à la marche arrière électrique (bien utile compte-tenu du poids de la moto, mais pas indispensable, contrairement au Tri-Glide Harley Davidson qui lui accuse 545 kg sur la balance, pour 2,67 mètres de long et 1,39 mètre de large et qui est également équipé d’une marche arrière).
GPS à 832 euros
En plus des 2 packs Confort et Touring, notre modèle d’essai reçoit un GPS Bmw Motorrad Navigator VI, disponible en option à 832 euros. Nous en sommes maintenant à 27 817 euros.
Enfin pour finir, notre K 1600 B est également équipée de marchepieds pour le pilote, disponibles en option pour 190 euros et de la béquille centrale facturée 145 euros. Total de la note : 28 152euros.
Il existe un autre pack disponible en option : le Pack Sécurité, avec un phare de virage adaptatif, un feu diurne à LED, le Hill Start Control (démarrage en côte) et RDC.
C’est parti
Pour démarrer notre K 1600 B d’essai c’est très simple, il suffit d’appuyer sur le bouton Power situé sous les compteurs. Le bruit est assez discret, clair (il devient plus rauque dès qu’on ouvre les gaz) et respire la puissance. L’écran TFT s’allume et vous invite à faire défiler les très, très nombreuses possibilités de réglages et de pilotage. Un menu impressionnant qui vous rappelle que vous êtes assis sur une machine bardée de technologie germanique et faite pour cruiser au long cours.
Une moto très équilibrée
Je fais défiler les différents modes de pilotage : Rain, Road et Dynamic auxquels s’adapte le contrôle de traction DTC. Partons sur Road, je passe la première et la magie opère. Certes on ressent le poids de la machine à basse vitesse, comme c’est d’ailleurs très souvent le cas, mais la moto est bien équilibrée et se laisse facilement conduire. Une fois sorti du parking et arrivé sur l’autoroute, la K 1600 B exprime toute sa puissance, sa souplesse, sa stabilité et son confort.
Un essai bluffant
L’essai devient alors bluffant. Je ne m’attendais pas à tant d’onctuosité, installé dans un salon confortable, avec autant de puissance. Parce que dès qu’il s’agit d’envoyer les watts, le bagger bavarois répond présent ! Le borborygme se veut plus rauque et la moto part comme une balle, force est de le reconnaître.
Un TGV
Les 160 chevaux de la machine sont bien présents et dépasser d’autres véhicules est une simple formalité. À grande vitesse et malgré un fort vent latéral, la machine garde son cap tel un TGV posé sur ses rails. Rien ne la perturbe et si le vent de face se fait trop fort, il suffit depuis le pouce gauche, de monter le pare-brise à son maximum, ce qui a pour effet de faire passer l’air au-dessus de votre casque et d’estomper considérablement les bruits de soufflerie. Cette bulle large et haute est d’une efficacité redoutable.
Musique audible même sur autoroute
La sono est elle aussi, très efficace. Elle vous permet d’écouter vos tubes préférés jusqu’à 130 km/h sans perdre une miette des notes de musique. J’enclenche le régulateur de vitesse, enclenche les poignées et la selle chauffante et là, c’est dans un confort de business class que vous évoluez dans le flot de la circulation.
Une fois sorti de l’autoroute, je m’engage sur la Nationale 13 vers la vallée de la Seine, direction le Parc Naturel Régional du Vexin. La moto est très à l’aise là aussi, sur l’enchaînement des courbes. On la balance facilement de droite à gauche comme une mobylette et le poids disparaît ! Une agilité remarquable qui surprend le pilote.
Un freinage efficace
La Bmw K 1600 B est un beau bébé de 336 kg. Ajoutez à cela le poids du pilote, 96 kg dans mon cas et vous arrivez facilement à plus de 400 kg, un poids qu’il va falloir stopper. Mais le système de freinage Bmw est diablement efficace et freine fort, très fort même. Pour cela, 3 disques de 320 mm viennent se faire pincer par les étriers. Deux à l’avant couplés à des étriers à 4 pistons et un à l’arrière pincé par un étrier à deux pistons. Le tout couplé à un ABS.
Pour béquiller la centrale, prévoyez des bras
Je suis toujours aussi étonné des accélérations de la machine, qui décolle à la moindre accélération. Le moteur se fait alors rageur, dans un bruit légèrement étouffé et rauque à la fois. Une fois à l’arrêt, vous disposez de série de la béquille latérale, bien pratique parce qu’on ne ressent pas le poids de la moto pour la garer. Une béquille centrale est disponible en option à 145 euros, notre K 1600 B en est pourvue mais là, prévoyez des bras. Parce qu’il va falloir lever à bout de bras et en s’aidant fortement de la jambe, qu’il faudra appuyer sur la centrale, les 336 kg de la moto. Un exercice qu’on a vite fait d’assimiler après quelques béquillages musclés.
2 casques intégraux tiennent dans les valises.
Une fois garée, cette K 1600 B peut enfermer un casque intégral par valise, ce qui est très pratique pour se balader sans se coltiner l’éternel port du casque à la main. Bien vu. Des valises qui se verrouillent au choix à distance ou manuellement, en introduisant la clef dans la serrure. Ensuite, après avoir levé une manette placée sur la valise, celle-ci s’ouvre en grand pour introduire vos affaires. Bmw propose d’ailleurs 2 sacs intérieurs pour valise, au prix de 226 euros.
Après une promenade en bord de Seine, nous remontons, le photographe et moi, sur notre bagger allemand. Direction Paris 17ème arrondissement. La prise en mains est faite après 2,3 heures de pilotage et la moto me semble désormais facilement docile. Même pour reculer, je n’ai pas enclenché la marche arrière électrique. Mes deux jambes ont suffi pour cela.
6 litres aux 100 km en moyenne
Entre l’autoroute, les routes de campagne et un peu de ville, nous avons consommé 6 litres aux 100 km en moyenne. Le constructeur annonce 5,7l nous sommes donc dans la norme.
Des phares et un klaxon de camion !
Une fois en approche de la capitale, les bouchons se forment sur l’autoroute A13. Là, le bagger impose le respect aidé par ses phares de camion, son gabarit, son bruit et son klaxon de gros truck américain. Un élément qui peut passer pour un détail mais les motards comprendront de quoi je veux parler. Le son du klaxon de la K 1600 B est tellement impressionnant qu’il fait décoller les piétons dès que vous l’actionnez et ça, côté sécurité, c’est terriblement efficace. En l’essayant, dans les bouchons, vous constaterez d’ailleurs que les voitures s’écartent sur votre passage, entre les appels de phare qui éclairent la ville entière à chaque pression de l’index gauche et le klaxon, soyez rassurés, vous serez vu et entendu, de loin !
Bilan
Quand on est essayeur il existe deux types de véhicules, que ce soit pour les autos ou pour les motos. Il y a ceux que l’on rapporte au parc Presse sans regret, heureux d’avoir terminé l’essai et photos dans la boîte, puis, il y a les autres. Ceux qu’on aimerait conserver et pour lesquels la restitution des clefs est un arrachement. La K 1600 B fait partie de cette seconde catégorie. Parce qu’une fois le côté impressionnant de la bête assimilé, elle se laisse très rapidement dompter, pour proposer des sensations de vitesse et d’accélération bluffantes, dans un confort de première classe.
Comme le dit l’adage populaire, on en a pour son argent. Et puis, le 6 cylindres sur une moto, c’est simplement inoubliable. À noter que le bagger K 1600 B existe avec un top case et dossier pour le passager, sous l’appellation K 1600 Grand America, à partir de 26 780 euros. Un modèle dont la vitesse maximale est limitée à 160 km/h. Surprenant !
FICHE TECHNIQUE BMW K 1600 B
Moteur : 6 cylindres en ligne – 4 temps – 24 soupapes – refroidissement liquide
Cylindrée : 1649 cm3
Alimentation : injection électronique
Couple maxi : 175 Nm à 5250 tr/min
Transmission : par cardan
Puissance : 160 cv
Vitesse maximale : bridée à 210 km/h
Suspension avant : fourche télé hydraulique avec débattement de 115 mm
Suspension arrière : système Paralever à simple amortisseur débattement de 115 mm
Freins avant : double-disque diamètre 320 mm avec étriers fixes à 4 pistons – ABS
Freins arrière : simple disque flottant 320 mmm avec étrier double piston
Pneu avant : 120/70/17
Pneu arrière : 190/55/17
Hauteur de selle : 75 ou 78 cm
Poids à vide réservoir plein : 336 kg
Réservoir : 26,5 litres (dont 4 litres de réserve)
Prix : à partir de 23 550 euros
Coloris : une seule couleur disponible : Black Storm Metalic
Notre galerie d’images
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Bmw K 1600 B en vidéo
Crédit photo : Mathis Pillon-Sénart©
Créateur de MonsieurVintage, Philippe est un passionné de belles mécaniques, de voyages et d’objets qui ont une âme. À travers son regard, chaque moto, voiture ou destination raconte une histoire, dans une quête d’authenticité et d’élégance intemporelle.
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Jack Stouvenin
27/05/2018 at 20h36
Bravo Philippe,
Super essai et moto qui donne envie de traverser l’Europe à son guidon.
Jack
Philippe Pillon
28/05/2018 at 9h02
Bonjour Jack, merci pour ce commentaire. En effet ça donne envie de rouler plus et toujours plus. L’Europe à son guidon est tout à fait envisageable, mais en duo j’opterais pour la version Grand America qui elle est équipée d’un top-case avec dossier. Bonne route !…
conseil juridique immobilier
25/01/2020 at 11h42
merci pour vos bons conseils et l’article très complet