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Les 110 ans d'Alfa Romeo : épisode 2
La rétrospective Alfa Romeo continue à l’occasion des 110 ans de la marque, qui seront célébrés le 24 juin 2020. Voici l’épisode 2 de cette belle saga, avec l’Alfa Romeo 6C 1750, présentée au salon de l’automobile de Rome, en janvier 1929. Avanti !
Une longue histoire
La marque au trèfle à quatre feuilles Alfa Romeo fête ses 110 ans cette année. Le 24 juin 2020 pour être précis. Enseigne italienne légendaire et synonyme de sportivité transalpine, Alfa a une longue histoire à raconter. Un conte que nous avons débuté par l’épisode 1 la semaine dernière, en évoquant la 24 HP et les origines de la marque.
Épisode 2
Voici l’épisode 2 qui, après être arrivés en 1925 lors de notre premier article, débute en 1930, à la fin des années folles, avec le 6C 1750.
Dans les années 1930, le 6C 1750 possédait la capacité unique de remporter des courses autant que des prix de design. Avec son rapport poids/puissance exceptionnel et son équilibre parfait, le 6C 1750 a initié des principes techniques qui perdurent encore aujourd’hui.
Le Mantouan volant
13 avril 1930. Juste après 5 heures du matin, les ombres silencieuses au bord du lac de Garde sont secouées par le grondement d’un Spider Alfa Romeo 6C 1750 Gran Sport roulant à 150 kilomètres à l’heure avec les phares éteints. Au volant se trouve Tazio Nuvolari, originaire de Mantoue et surnommé « Nivola » ou « Le Mantouan volant ». À ses côtés, Gian Battista Guidotti, pilote d’essai en chef d’Alfa Romeo à l’usine du Portello.
Éteindre les phares
C’est un moment clé de cette édition mythique des Mille Miglia. Achille Varzi est alors leader de la course et vainqueur présumé. Cependant, quelques kilomètres avant le lac, à Vérone, Nuvolari et Guidotti avaient eu cette idée incroyable : éteindre leurs phares. Leur seul espoir de battre leur rival était de le prendre par surprise. L’aube approchait. Après le lac, la campagne paisible mènerait à la ligne d’arrivée à Brescia. C’est ici que Varzi et son deuxième pilote Canavesi allaient détecter l’écho d’un autre moteur. Mais il était trop tard …
Une moyenne de 100,45 km/h
Avant de réaliser ce qui se passait, ils avaient été dépassés par une voiture identique à la leur. Nuvolari roulait vers la victoire. Sa vitesse moyenne était de 100,45 km/h. C’était la première fois que la barrière des 100 km/h de moyenne était franchie dans cette course légendaire. Un record qui allait faire la une dans toute l’Europe. Dix minutes après le vainqueur, c’est un Varzi stupéfait qui arrivait deuxième. Giuseppe Campari prenait la troisième place, suivi de Pietro Ghersi. Ces quatre pilotes avaient un point commun : ils disposaient d’une 6C 1750. Et ils n’étaient pas les seuls. Dans l’heure et demie suivante, d’autres 6C franchissaient la ligne pour un total de huit parmi les onze premiers !
La plus rapide de son époque
Cette suprématie absolue devait se répéter cette année-là avec les triplés remportés aux 24 heures de Spa en Belgique et lors du Belfast Tourist Trophy. La 6C 1750 était tout simplement la voiture la plus rapide de son époque. La famille 6C Vittorio Jano avait pris en charge toute la planification produits Alfa Romeo en 1926 et le 6C était sa première création.
Sa tâche était d’inventer « une voiture légère, brillante et performante » qui gagnerait des courses mais aussi des admirateurs pour conquérir également de nouveaux marchés. Le 6C combinait à merveille simplicité structurelle et ingénierie sophistiquée, les qualités typiques des créations de Jano.
Downsizing Alfa Romeo
Cependant, elle offrait également un autre avantage qui allait devenir une spécialité d’Alfa Romeo : une puissance spécifique extrêmement élevée. Jano avait une capacité étonnante à tirer la puissance de petits moteurs, ce qui lui a permis d’imaginer ce que nous appellerions aujourd’hui le downsizing : concevoir des moteurs avec une cylindrée comprise entre 1 litre, typique des voitures courantes de l’époque, et 2 ou 3 litres destinés aux modèles de luxe.
Déjà à l’époque, les Alfa Romeo disposaient du meilleur rapport poids/puissance … et étaient donc les plus rapides.
Innovation technologique
Cette intuition d’ingénierie a conduit à une série de modèles devenus légendaires. Auparavant, l’ingénieur Merosi avait développé des moteurs très originaux pour les grands prix de 1914 (stoppés du fait du déclenchement de la guerre) et dont les principes techniques allaient perdurer pour la future conception des moteurs Alfa Romeo : deux arbres à cames en tête, quatre soupapes par cylindre et double allumage. La 6C 1900 GT (et plus tard les 6C 2300 et 6C 2500) avait quant à elle introduit d’autres innovations : une suspension à roues indépendantes et un nouveau châssis avec des composants soudés (et non plus rivetés) pour une rigidité renforcée.
Les qualités de tenue de route des Alfa Romeo allaient elles aussi devenir des éléments clés dans l’ADN si spécifique de la Marque
Le 6C 1750
On pourrait dire que la 6C 1750, présentée en janvier 1929 au Salon de l’automobile de Rome, exprimait la pleine maturité de la formule 6C. Le moteur était une évolution du précédent moteur en ligne à six cylindres de la 6C 1500. Il allait être produit en différentes versions, simple ou double arbre à cames, avec et sans compresseur volumétrique et sa puissance variait de 46 ch pour la version Turismo à 102 ch pour la Gran Sport « testa fissa ».
170 km/h en vitesse de pointe
Cette dernière version, très peu produite, disposait d’une culasse, d’un bloc et d’un carter coulés d’un seul tenant afin d’éliminer les joints (et le risque de les abimer). Le poids de ce bolide n’excédant pas les 840 kg lui assurait une vitesse de pointe de 170 km/h. Le moteur n’était pas le seul facteur qui a fait de la 6C 1750 un must de l’innovation automobile.

Alfa Romeo 6C 1750 Super Sport en 1929, pilotée par Zehender et Rigal aux 24 heures de SPA Fancorchamps.
Un châssis parfaitement équilibré
Elle utilisait aussi un système de freinage mécanique avec de grands tambours actionnés par un système de renvoi. Son châssis en acier embouti était parfaitement équilibré et d’une rigidité exceptionnelle et ses essieux étaient renforcés. Les ressorts à lames étaient montés à l’extérieur de la carrosserie plutôt que sous les longerons, contribuant à abaisser le centre de gravité, au bénéfice de l’adhérence en courbe.
Le réservoir de carburant était placé plus en arrière afin d’améliorer l’équilibre et la répartition des masses. Conformément à la philosophie de la marque, toutes ces solutions innovantes allaient être appliquées tant aux versions routières qu’en course. Plus la 6C gagnait de courses, plus la réputation technique impressionnante du modèle augmentait. Dès son lancement, le 6C 1750 allait bénéficier immédiatement d’une forte croissance de ses ventes.
7 ans de salaire moyen
Entre 1929 et 1933, 2 579 modèles furent produits dans l’usine du Portello, destinées à l’Italie mais aussi à l’étranger, notamment en Grande-Bretagne et dans le Commonwealth. Un résultat exceptionnel, surtout si l’on considère le statut résolument élitiste de la voiture : en Italie par exemple, elle coûtait entre 40 000 et 60 000 lires, soit environ sept ans de salaire moyen…
L’ère des carrossiers
Les 6C étaient non seulement ultra-rapides mais aussi magnifiques. Leur succès devait en effet aussi beaucoup aux carrossiers qui les ont habillées : en plus de leurs talents artistiques et de designers, ces maîtres artisans étaient à même de réunir les métiers de sellier, formeur de métal ou peintre. Ils ont ainsi marqué leur époque.
Jusqu’aux années trente, les châssis nus quittaient les usines de production, équipés uniquement de leurs moteur, boîte de vitesses et suspensions. Le client achetait ce châssis et chargeait un carrossier de l’habiller sur mesure. Des créations pratiquement uniques. Le premier département dédié à la carrosserie interne à l’usine de Portello n’a pas été lancé avant 1933. Ce département propre à Alfa Romeo a dans un premier temps coexisté avec l’organisation précédente qui prévoyait de transférer les châssis directement chez les carrossiers.
La 6C 1750 offrait une base exceptionnelle pour ces carrossiers qui ont ainsi donné lieu à la création de quelques-uns des modèles parmi les plus élégants jamais construits. Des créations dues aux meilleurs stylistes et destinées aux plus célèbres VIP de l’époque.
La 6C 1750 GS Touring « Flying Star »
La « Flying Star » a été conçue pour être aussi irrésistible que sa propriétaire, Josette Pozzo, millionnaire, mannequin et célébrité mondaine. La « Flying Star » a été conçue spécialement pour participer au Concours d’élégance de Villa d’Este de 1931 et construite par la Carrozzeria Touring de Felice Bianchi Anderloni. Le Spider 6C 1750 est une création unique : un véritable bijou d’originalité, d’élégance et de soin du détail. Il est entièrement de couleur blanche, y compris le dessous de caisse, les rayons de roue, le volant et la sellerie, la seule exception étant son tableau de bord noir tout en contraste.
La plus belle voiture
Touring a doté la 1750 de nouvelles proportions, ajoutant une série d’élégants détails esthétiques inspirés du style art nouveau, à l’exemple des marchepieds qui sont comme suspendus sous les portes, prolongeant les ailes arrière et sans liaison avec les ailes avant. Finalement, lors du concours de Villa d’Este, cette extraordinaire 6C 1750 GS Touring a remporté la Gold Cup dédié à la plus belle voiture, Josette Pozzo en prenant le volant pour venir recevoir le prix, magnifiquement vêtue d’une tenue blanche assortie.
Crédit photo : Alfa Romeo©

Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
A la Une
Les avantages de choisir un crédit auto

Depuis quelques années maintenant les marques parlent d’un montant mensuel et non plus global quand il s’agit de communiquer le prix d’une voiture. Principe commercial de base qui consiste à rapporter une somme à la plus petite unité pour attirer le client, mais également une nouvelle proposition qui consiste en une location, le plus souvent avec option d’achat. Mais cette LOA n’a pas que des avantages, au contraire et le classique crédit auto continue de présenter bien des avantages.

Volkswagen Bettle modèle 2017. Crédit photo : Volkswagen©
Crédit auto ou crédit personnel ?
L’achat d’une voiture est souvent un investissement important pour de nombreuses personnes. Que vous envisagiez d’acheter une voiture neuve ou d’occasion, vous pouvez vous retrouver face à un dilemme financier. C’est là qu’un crédit auto peut s’avérer utile. Un crédit auto est un prêt spécialement conçu pour financer l’achat d’un véhicule. Sa différence avec un crédit à la consommation réside dans le fait que la somme prêtée par la banque doit être exclusivement destinée à l’achat d’une auto. Du fait qu’à une somme allouée corresponde un bien en face, d’une valeur existante et fixée (la cote), les banques sont davantage rassurées quand vous contractez un crédit auto plutôt qu’un crédit personnel ou à la consommation. Autre avantage du crédit auto : son taux est généralement plus bas que le crédit à la consommation.
Et la LOA dans tout ça ?
Le fait d’opter pour un crédit auto est donc plus intéressant qu’un crédit à la consommation d’une part, et à la LOA (Location avec Option d’Achat) d’autre part. Le problème principal de la LOA réside dans le fait que vous n’êtes pas propriétaire de la voiture. En cas de problème personnel ou de mutation professionnelle (notamment à l’étranger, pensez-y si une possibilité d’exercer votre job en dehors de la métropole existe), vous ne pouvez pas vendre le véhicule à votre guise et récupérer l’argent.
Autres inconvénients de la LOA
1. Somme à verser à la commande, qui peut monter jusqu’à 20% du montant total de la voiture.
2. Somme à verser si vous souhaitez faire un retour anticipé (la plupart du temps, le concessionnaire vous fera une reprise en deçà de votre crédit LOA).
3. Somme à verser au terme du contrat LOA pour que vous deveniez le propriétaire de la voiture.
4. Frais à verser si vous dépasser le forfait kilométrique établi au début de la LOA.
5. Frais de remises en état (les marques sont moins regardantes si vous reprenez une auto chez elles, mais si vous décidez de changer de fabricant, c’est une autre paire de manches).
Les avantages du crédit auto
Opter pour un crédit auto reste par conséquent, aujourd’hui, le meilleur moyen de financer l’achat d’un véhicule neuf ou d’occasion. Actuellement (mai 2023), le taux moyen proposé par les organismes de financement, sur la base de 40 000 euros sur 4 ans, pour un célibataire en CDI, est de 6,30%. La Maaf propose une offre qui est à 5,39%, soit un point de moins, jusqu’à la fin du mois de mai.
Mais le crédit auto ne présente pas que l’avantage de devenir immédiatement propriétaire d’un véhicule, ou de bénéficier d’un meilleur taux. Entrons un peu plus dans le détail pour découvrir les bénéfices divers qu’il offre :
1. Accessibilité à l’achat d’une voiture : L’un des principaux avantages d’un crédit auto est qu’il permet aux personnes d’acheter une voiture même si elles ne disposent pas immédiatement des fonds nécessaires. Plutôt que d’économiser pendant une longue période, vous pouvez obtenir un prêt auto et conduire votre nouvelle voiture dès maintenant. Cela offre une plus grande flexibilité financière et vous permet d’acquérir le véhicule dont vous avez besoin plus rapidement.
2. Répartition des coûts : L’achat d’une voiture peut représenter une dépense importante. Avec un crédit auto, vous n’avez pas besoin de débourser la totalité du montant en une seule fois. Au lieu de cela, vous pouvez répartir les coûts sur une période plus longue en remboursant le prêt par des mensualités. Cela peut faciliter la gestion de votre budget et vous permettre de mieux planifier vos dépenses.
3. Taux d’intérêt compétitifs : Les taux d’intérêt des prêts auto peuvent être très compétitifs, surtout si vous avez un bon historique de crédit. Les prêteurs sont souvent disposés à offrir des conditions favorables pour attirer les emprunteurs. Un taux d’intérêt bas peut vous faire économiser de l’argent à long terme, en réduisant les coûts d’intérêt sur la durée du prêt.
4. Amélioration de votre historique de crédit : Un crédit auto peut être une excellente occasion d’améliorer votre historique de crédit. En remboursant régulièrement les mensualités de votre prêt, vous démontrez votre capacité à gérer vos dettes de manière responsable. Cela peut avoir un impact positif sur votre score de crédit, ce qui peut vous aider à obtenir de meilleures conditions de prêt à l’avenir.
5. Options de financement flexibles : Les prêteurs proposent généralement une gamme d’options de financement pour répondre aux besoins des emprunteurs. Vous pouvez choisir la durée du prêt qui convient le mieux à votre situation financière, que ce soit sur une courte période pour un remboursement rapide ou sur une période plus longue pour des mensualités plus abordables. De plus, certains prêteurs offrent même la possibilité de reporter temporairement les paiements en cas de difficultés financières.
6. Possibilité de négociation : Lorsque vous optez pour un crédit auto, vous avez la possibilité de négocier le prix de la voiture avec le vendeur. En étant prêt à payer comptant grâce au crédit auto, vous pouvez souvent obtenir une réduction supplémentaire sur le prix d’achat. Cela peut vous faire économiser de l’argent et rendre votre achat encore plus avantageux.
Un crédit auto présente de nombreux avantages pour les acheteurs de voitures. Il offre une solution pratique pour financer l’achat d’une auto et permet une meilleure gestion des coûts. Il permet d’être propriétaire du véhicule dès la signature du contrat de vente, ce qui représente un gros avantage en comparaison de la LOA et, de plus, il peut contribuer à l’amélioration de votre historique de crédit et vous donner accès à des taux d’intérêt compétitifs. Toutefois, il est important de faire preuve de prudence et de comparer les offres de prêt disponibles pour trouver celle qui convient le mieux à vos besoins et à votre situation financière.

Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
A la Une
La Mercedes 230 SL Pagode fête ses 60 ans

L’histoire de l’automobile est parsemée de modèles légendaires qui ont captivé l’imagination des passionnés de voitures à travers les décennies. Parmi ces modèles emblématiques se trouve la Mercedes 230 SL Pagode, une voiture qui a laissé une empreinte indélébile dans le monde de l’automobile. Introduite en 1963, la 230 SL Pagode a immédiatement conquis les cœurs avec son design élégant, ses performances impressionnantes et son raffinement incomparable. Elle fête ses 60 ans cette année.

Mercedes 230 SL Pagode modèle 1964. Crédit photo : Lothar Spurzem©-Wikimedia
Mercedes 230 SL Pagode : des proportions parfaites
Succédant aux deux premières SL de légende de la marque à l’étoile (300 SL et 190 SL), la 230 SL Pagode a été présentée pour la première fois au salon de l’automobile de Genève, le 14 mars 1963, pour être commercialisée quelques semaines plus tard, la même année. Parfaitement proportionnée avec 4,28 mètres de longueur pour 1,76 mètre de large et 1,29 mètre de hauteur, l’auto n’était ni trop longue ni trop large. Sur la balance, elle accusait un poids de 1 295 kg et était capable d’atteindre les 200 km/h, muée par un moteur 6 cylindres en ligne de 2 306 cm3 qui développait 150 chevaux.
La première voiture de sport à châssis de sécurité
La Mercedes 230 SL Pagode a été conçue pour succéder à la légendaire 300 SL, qui était réputée pour son design avant-gardiste et sa performance exceptionnelle. La 230 SL était destinée à être une voiture plus abordable et pratique, tout en conservant les caractéristiques qui ont fait le succès de son prédécesseur. Après les rondeurs des années 50, la 230 SL inaugurait une nouvelle ère, celle des lignes plus modernes et plus strictes, avec un toit rigide en option surplombant des piliers étroits.
Dès le mois d’août 1963, la 230 SL Pagode s’imposait sur le rallye Spa-Sofia-Liège, pilotée par Eugen Böhringer qui avala les 5 500 km en 90 heures. Signe d’une excellente fiabilité.
Elle fût également la première voiture de sport au monde à être équipée d’un châssis sécurisé, composé de zones de déformation avant et arrière et d’un habitacle rigide.

Mercedes 230 SL Pagode modèle 1963. Crédit photo : Mercedes©
Pourquoi ce nom de “Pagode” ?
Le design de la 230 SL Pagode était révolutionnaire pour son époque. Son surnom « Pagode » était dû à la forme unique de son toit rigide, qui ressemblait aux toits des temples asiatiques. Ce toit était amovible, permettant aux conducteurs de profiter des joies de la conduite en plein air lorsqu’ils le souhaitaient. La 230 SL était également dotée de lignes fluides et d’une carrosserie élégante, qui lui conféraient une présence indéniable sur la route.
Une vitesse de 200 km/h
Sous le capot, la Mercedes 230 SL Pagode était équipée d’un moteur à six cylindres en ligne de 2,3 litres, capable de produire 150 chevaux. Associé à une transmission manuelle à quatre vitesses (ou boîte automatique en option), le moteur permettait à la voiture d’atteindre des vitesses impressionnantes pour l’époque : 200 km/h. La 230 SL était également dotée d’une suspension indépendante aux quatre roues, ce qui améliorait la tenue de route et offrait une conduite plus confortable.

Mercedes 230 SL Pagode modèle 1963 : une ligne simple et diablement réussie. Crédit photo : Mercedes©
Le SL entre dans l’ère du confort
En plus de ses performances, la Mercedes 230 SL Pagode se démarquait également par son intérieur luxueux et sophistiqué. L’habitacle était fini avec des matériaux de haute qualité, tels que le cuir et le bois précieux, créant une ambiance raffinée et élégante. La voiture était également équipée de nombreuses caractéristiques innovantes pour l’époque, telles que des vitres électriques, un système de chauffage et une radio AM/FM.
La popularité de la Mercedes 230 SL Pagode a été immédiate, avec de nombreux amateurs de voitures de sport tombant sous le charme de sa beauté intemporelle et de ses performances impressionnantes. Au fil des années, la voiture a été améliorée et modifiée, avec l’introduction de versions plus puissantes et de nouvelles fonctionnalités. En 1967, la 230 SL a été remplacée par la 250 SL (avec plus de couple et un système de freinage amélioré), puis par la 280 SL en 1968 (équipée d’un moteur 2,8 litres d’une puissance de 170 chevaux), qui a continué à perpétuer l’héritage de la Pagode.

Un look intemporel. Crédit photo : Mercedes©
Mercedes 230 SL “Pagode” : dessinée par un Français
Entre 1963 et 1967, sa dernière année de production, la 230 SL s’est vendue à 19 831 unités (48 912 exemplaires pour les trois modèles Pagode). Son design fabuleux est l’œuvre d’un Français ; le designer Paul Bracq, qui avait également travaillé pour Citroën, Bmw et Peugeot. Un coup de crayon qui s’est rapidement transformé en coup de génie.
Aujourd’hui, la Mercedes 230 SL Pagode est devenue un modèle très recherché par les collectionneurs et les amateurs de voitures classiques. Son design intemporel et son statut d’icône automobile en font un symbole de l’élégance et du prestige. Les modèles bien entretenus et en bon état peuvent atteindre des prix élevés (voir plus bas) sur le marché des voitures de collection.
L’histoire de la Mercedes 230 SL Pagode est celle d’une voiture qui a réussi à capturer l’imagination des passionnés d’automobiles du monde entier. Avec son design élégant, ses performances impressionnantes et son raffinement incomparable, la 230 SL a laissé une marque indélébile dans l’histoire de l’automobile. Aujourd’hui, elle continue à susciter l’admiration et le respect des amateurs de voitures classiques, témoignant de l’ingénierie de pointe et du savoir-faire exceptionnel de Mercedes-Benz.

Mercedes 230 SL Pagode modèle de 1963. Crédit photo : Mercedes©
Quel coût en occasion ?
Compte-tenu de sa ligne, de ses qualités routières, de son habitat luxueux et de la demande qui existe sur cette auto, la Mercedes 230 SL Pagode se vend chère. En état “sortie de grange”, un modèle s’est vu adjugé à 80 000 euros l’année dernière. Le prix moyen pour vous procurer ce véhicule précieux se situe entre 60 000 et 140 000 euros en fonction de l’année et de l’état.
Crédit photo : Mercedes©/Lothar Spurzem-Wikimedia©

Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
A la Une
Roman : “La mécano de la Jamais Contente” par Jérôme Hallier

“La mécano de la Jamais Contente” vient de sortir en librairie. Écrit par Jérôme Hallier (auteur de deux autres romans : “La geisha et le joueur de banjo” et “Briller pour les vivants”), ce nouvel ouvrage nous rappelle que les voitures électriques n’ont rien de contemporain et qu’à la fin du 19ème siècle, elles avaient même le vent en poupe. Pensez qu’en 1900, un tiers des voitures que l’on croisait sur les routes étaient électriques ! Mais “La mécano de la Jamais Contente” est bien plus qu’un livre historique. C’est d’abord une histoire de rivalité, de passion, de respect, d’amour et de pardon. Autant d’aspects qui font de ce roman une lecture qui plaira aussi bien aux érudits qu’aux non-initiés. Nous l’avons dévoré.
Les débuts de la voiture électrique
Jérôme Hallier revient en librairie avec un nouveau roman au titre évocateur de “La mécano de la Jamais Contente”, pour celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’automobile. Pour les autres, rappelons que la “Jamais Contente” était une voiture électrique conçue à la fin du 19ème siècle par l’ingénieur et pilote belge Camille Jenatzy. Une voiture ? Une fusée pourrions-nous dire, tant la forme de cet étrange véhicule ressemblait à un obus sur roues. L’action se déroule entre juillet 1898 et juillet 1899, dans un Paris devenu Haussmannien sous le Second Empire.
À cette époque, les rues de la capitale sont traversées essentiellement par des fiacres et croiser une automobile est chose rare (le parc automobile compte un peu moins de 1 500 véhicules pour la France entière). Mais la voiture est l’avenir et pour certains, elle doit être électrique. “Comme vous le savez, sur les longues distances, les véhicules électriques ne peuvent pas lutter face au pétrole et à la vapeur, à cause de leur faible autonomie. Mais l’électricité est propre, silencieuse et inodore ; on est loin de la fumée, du boucan et de la puanteur de ses rivales. La ville, où les trajets sont courts, est promise à l’électricité, j’en suis certain.” Ces mots, prononcés par Charles Jeantaud (constructeur auto spécialisé dans les moteurs électriques à la fin du 19ème siècle) en page 18 du nouveau roman de Jérôme Hallier claquent comme une tirade écologiste contemporaine.

Camille Jenatzy au Grand Prix de l’Automobile Club de France le 7 juillet 1908, au volant d’une voiture Mors. Crédit photo : Collection Jules Beau©-DR-Wikimedia
La rivalité de 2 pilotes
Face à Jeantaud, un autre concepteur de voitures électriques fait parler de lui : Camille Jenatzy. Ingénieur, mais également pilote, ce dernier conçoit et conduit ses autos. Ainsi, entre 1898 et 1899, il n’aura de cesse de rivaliser avec le pilote de Jeantaud ; le Comte Gaston de Chasseloup-Laubat, pilote de voitures de courses français, pour battre le record de vitesse à bord d’une voiture électrique. “La mécano de la Jamais Contente” relate cette période historique dans un ouvrage de 200 pages dévorées pour ma part en un week-end seulement. Parce que le rythme du livre, son style et son époque ont englouti l’amateur d’automobile vintage que je suis dans une histoire passionnante et enveloppante qui vous immerge totalement.
Tuée dans l’œuf en 1908 par l’arrivée de la célèbre Ford T, une meilleure autonomie des moteurs thermiques, un prix plus accessible et les progrès du moteur à explosion, la voiture électrique s’est effacée définitivement durant un siècle complet. Mais alors qu’elles n’étaient que 102 en France, en 2010, on en compte aujourd’hui 1 200 000 sur le territoire (Source : Avere France). Une sacrée revanche qui prouve que tout compte fait, Charles Jentaud avait raison. Un visionnaire arrivé trop tôt, comme Jenatzy, dont vous découvrirez l’histoire en lisant l’ouvrage électrisant et absorbant de Jérôme Hallier.

Le Comte Gaston de Chasseloup-Laubat aux commandes de la Duc électrique profilée. Le 4 mars 1899. Source image : “La Vie au Grand Air” du 11 mars 1899 – couverture du magazine.
À l’instar de la rivalité Nikki Lauda et James Hunt parfaitement retranscrite dans le film “Rush” de Ron Howard, sorti en 213, la rivalité Jenatzy-Chasseloup de Jérôme Hallier est faite de respect mutuel, certainement d’amitié et d’une forte dose de compétition. Ajoutez à cela une dose d’amour, de passion et de pardon, vous aurez une idée juste du contenu de “La mécano de la Jamais Contente”.
“La mécano de la Jamais Contente”
Roman de Jérôme Hallier
Éditions Flammarion
Prix : 20,50 euros

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