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Essai moto: Aprilia RS 660, le fabricant italien repense la sportive mid-size
Une fois n’est pas coutume et parce que la gamme de sportives n’est pas pléthore dans les moyennes cylindrées sur le marché moto actuel, nous avons essayé la nouvelle Aprilia RS 660. C’est entre Nîmes et Montpellier que nous avons pu apprécier les qualités du nouvel opus de la firme de Noale, parfait équilibre entre sportive et routière.
Combler un vide
La nouvelle Aprilia RS 660 vient combler deux vides ; celui qui existe sur le marché moto dans la catégorie moyenne cylindrée sportive (en face on ne trouve que la Honda CBR 650 R et la Kawasaki Ninja 650) et un autre dans la propre gamme du fabricant italien. Ce dernier proposait en effet jusqu’à ce jour une RS 125 et la monstrueuse RSV4 de 217 chevaux en matière de sportives. Avec la RS 660, la gamme d’Aprilia se renforce d’autant que la 660 devient accessible permis A2 en version Tuono.
Couleurs pétantes et look agressif
Et quitte à essayer une sportive, autant enfourcher une RS 660 parée du nouveau coloris Acid Gold (jaune), modèle de notre essai. Une teinte jaune citron qui pète et qui tranche avec les jantes orange fluo, une façon d’oublier la discrétion en affirmant le côté sportif de la moto. Deux autres coloris sont disponibles : Apex Black et Rouge Lava. Deux autres teintes plus discrètes qui vont également très bien à la RS 660.
La machine arbore un look moderne et agressif, avec ce dessin taillé à la serpe, le carénage, les rétroviseurs « design », son pot triangulaire, ses feux à LED et son compteur à écran TFT couleurs entièrement digital. Elle en jette tout en restant dans les codes sportifs et non pas futuristes.
Au niveau du compteur, toutes les informations nécessaires sont disponibles ; jauge, compte-tour, heure, température, vitesse, consommation et tous les réglages de la cartographie moteur, qui propose 5 modes de conduite : Road et Track, 3 fixes et 2 personnalisables. Des réglages simples à effectuer, à partir des commandes au guidon. Pour notre essai, nous avons roulé en mode « Commute », idéal aussi bien pour rouler cool qu’en mode plus agressif.
Système APRC
Équipée du système APRC (Aprilia Performance Ride Control), initialement développé pour la compétition puis adapté à la route sur la RSV4 et Tuono V4, la RS 660 dispose d’une solution d’assistance électronique avancée, conçu pour assurer la sécurité quotidienne sur route, tout en améliorant les performances sportives sur piste, avec un APRC qui évolue.
Ce système permet d’analyser en temps réel le fonctionnement du moteur par rapport à la route, en fournissant tous les ajustements nécessaires instantanément, afin d’améliorer les performances mais également la sécurité. Ce qui rend la moto rapidement appréhensible dans son comportement, la rendant facilement utilisable pour tous les motards, en tout cas les détenteurs du permis A parce que la machine développe quand même 100 chevaux.
Digne d’une Superbike
Ce système électronique complet est digne d’une Superbike, avec 3 cartographies moteur, 3 réglages du frein moteur, 3 niveaux de réglages pour l’ABS Corner (aide au freinage en courbe), réglage du contrôle de traction et de l’anti-Wheeling. Tous ces paramètres sont préprogrammés au travers des 5 modes de conduite : Commute (celui que nous avons principalement utilisé pour notre essai, parfaitement dosé), pour une conduite quotidienne sur la route, Dynamic : pour une conduite plus sportive sur route, Individual : pour paramétrer soi-même la moto, Challenge : pour la piste et Time Attack pour régler entièrement sa propre configuration sur piste.
Équipée d’un shifter up/down, la RS 660 redéfinit la sportive « mid-size » avec un équipement très complet, sans oublier l’accélérateur Ride-by-wire (poignée de gaz électronique sans câbles).
Notre essai
Notre essai a été réalisé sur petites routes et nombreux lacets (dont certains virages très serrés) entre Nîmes et Montpellier, dans la campagne aux alentours de Villevieille, dans le Gard, sur un parcours total de 150 km, sur route sèche et une température extérieure de 24° et grand soleil, sans oublier une belle averse en fin d’essai qui nous a permis de tester le comportement de la moto sur route mouillée.
La bonne hauteur
Premier point positif pour cette Aprilia RS 660 : elle s’adresse aussi bien aux grands qu’aux moins grands (jusqu’à 1m70, en dessous, ce sera plus compliqué). Avec une selle placée à 82 cm du sol, je pensais être un peu grand (1m88) et devoir plier mes grandes guiboles dans tous les sens mais « Que nenni ! » les amis. J’ai tout de suite trouvé ma place à l’instar de mes grandes cannes, mais que les plus petits se rassurent ; ils seront aussi à l’aise avec une hauteur de selle bien placée. Un bon point non négligeable.
Tableau de bord : ergonomique et complet
Le démarrage se fait à la clef qui une fois tournée, laisse apparaître l’écran TFT dont la luminosité est réglable sur 10 niveaux, pratique s’il fait grand soleil. Tableau de bord et commandes : tout est nouveau et bien fait puisque le compteur distille toutes les informations essentielles ; C’est clair et lisible. Une barre horizontale indique le nombre de tours par minute, alors que la vitesse s’affiche en chiffres digitaux au centre, avec jauge en haut à droite, température et heure en bas à droite du compteur ainsi que la température moteur indiquée par une barre horizontale en haut à gauche.
Tous les réglages et commandes se font facilement, l’ensemble est très ergonomique avec un petit bémol pour l’emplacement de la commande de « phares », située un peu proche du levier d’embrayage, ce qui amène régulièrement à passer involontairement en « phares » dès lors qu’on utilise la poignée d’embrayage.
L’Aprilia RS 660 est dépourvue de « warnings » mais dispose d’un système qui les déclenche automatiquement en cas de freinage d’urgence.
La navigation dans le menu (très complet) se fait à partir du guidon gauche, à l’aide de 4 flèches. Les cartographies moteur se modifient en revanche à droite du guidon.
Conduite
La position de conduite est celle de toute sportive ; torse avancée vers le réservoir (mais pas trop), bras et jambes pliés (mais pas trop non plus). Mon 1,88 mètre se positionne parfaitement, sans avoir les genoux qui montent sur le réservoir et les jambes trop pliées, je m’attendais à quelque chose de plus radical mais la position est parfaite. Certes les mains appuient sur les guidons-bracelet, ce qui provoquera une légère douleur sur le bas des paumes après une centaine de kilomètres parcourus, mais rien de très gênant.
Une fois la moto démarrée, on apprécie le son du Twin vertical à la sonorité rauque et profonde dès qu’on ouvre un peu les gaz. Le passage des vitesses se fait facilement, avec une boîte à 6 rapports bien étagée et une recherche du neutre facile. Doté de tout de même 100 chevaux, le moteur entièrement nouveau (même si mes confrères parlent d’un demi V4 de RSV4) est très agréable. Vif sans surprendre et c’est tant mieux ; il met rapidement le pilote en confiance, qui peut rouler aussi bien à la cool qu’en attaquant. Coupleux, on peut reprendre sans problème en 6ème à 60 km/h, ce qui évite le passage intempestif de rapports.
Dynamique, le bloc se veut rageur dès qu’on monte dans les tours, avec une zone rouge à 11 500 tours. Même si on est un pas un pistard, ce qui est mon cas, on peut enrouler les virages en penchant bien la moto et en gazant en toute confiance, en se permettant même de freiner de l’avant (oui je sais : pas bien de freiner de l’avant en courbe) grâce à l’ABS corner, qui m’a permis de replacer ma trajectoire après quelques entrées trop rapides en courbes. Cette 660 est plaisante parce que polyvalente, confortable, pas trop rigide et rageuse quand il le faut. Elle n’aura d’ailleurs pas à rougir de ses performances lorsqu’elle se retrouvera sur piste.
Rigide et souple à la fois
Son poids léger (169 kg à vide) obtenu grâce à un cadre en aluminium, des roues en alliage coulé et un pot d’échappement allégé à 6,2 kg (malgré la norme Euro 5) font d’elle une mobylette de compet’ pour le maniement avec la rigidité et la tenue de cap d’une sportive.
Les suspensions sont fermes sans être raides ou « tape-cul », ce qui rend la conduite encore plus agréable. Les pneus Pirelli Diablo Rosso Corsa (120/70/17 à l’avant et 180/55/17 à l’arrière) accrochent bien à la route, en sachant qu’avec la chaleur que nous avons eu pour l’essai, ils montaient vite en température (en hiver, il s’agira de les faire monter en température au préalable pour en tirer la meilleure adhérence). C’est un vrai plaisir, partagé par le pilote qui n’a alors plus qu’une envie ; enrouler les courbes dans des pif-paf réguliers, un vrai kif comme disent les jeunes !
Galerie d’images monsieurvintage.com©
Freinage bien adapté
Le freinage de l’Aprilia RS 660 est efficace et largement suffisant pour une machine de ce poids contenu. Signé Brembo, Il est efficace sans avoir la radicalité d’une hyper-sport (il reste progressif). Il est assuré par deux disques de 320 mm à l’avant avec des étriers radiaux à 4 pistons opposés et par un disque de 220 mm à l’arrière, pincé par un étrier Brembo à deux pistons séparés. Un équipement tout à fait adapté pour une machine de 183 kg pleins faits/100 chevaux.
L’équilibre parfait
Le freinage contribue lui aussi à cette agréable impression d’ensemble que procure la RS 660 : puissance contenue mais suffisante, aides au pilotage, confort, suspension agréable et freinage efficace sans être une catapulte à motard, l’équilibre est parfait. Aprilia a réussi, à mon goût, celui d’un motard habitué aux modèles néo-rétros et ex-propriétaire d’une sportive de 2003 : la Yamaha YZF 600 R Thundercat (fabuleuse moto à l’époque pour ce qui était de la polyvalence sportivité/route) achetée neuve (un des derniers modèles produits), à trouver l’équilibre parfait avec cette Aprilia RS 660
Bilan : un nouveau type de sportive
Malgré la tendance des ventes baissière enregistrée sur le marché des motos sportives mid-size (500 – 750 cm3) depuis 10 ans : -40%, Aprilia prend le pari avec cette RS 660 de remettre au goût du jour la performance en cylindrée moyenne, alliée à un confort de conduite pour rouler tous les jours. Avec un Twin développant quand même 100 chevaux, l’Aprilia RS 660 se positionne face aux rares sportives actuelles du segment ; Honda CBR 650 R vendue 9 099 euros et Kawasaki Ninja 650 vendue 8 049 euros, développant respectivement 95 et 68 chevaux. Plus chère à 11 050 euros, l’Aprilia RS 660 est également plus puissante et très bien dotée en assistances, réglages et fonctions électroniques. Puissante mais docile, joueuse autant que sérieuse, elle m’a redonné envie de remonter sur une sportive quotidiennement, mais à son guidon. Ultra saine dans son comportement, l’Aprilia est simplement un nouveau type de sportive.
Notre note : 18/20
Les +
Design
Moteur
Poids
Équipement
Polyvalence
Comportement
Les –
Commande « Phare » mal placée
Galerie photos d’essai Aprilia RS 660 modèle 2021 – monsieurvintage.com©
APRILIA RS 660 – SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES
MOTEUR Aprilia bicylindre parallèle orienté vers l’avant, 4 temps, refroidissement liquide avec radiateur eau-huile et échangeur de chaleur, double arbre à cames en tête (DOHC) avec une chaîne silencieuse sur le côté droit, quatre soupapes par cylindre ALÉSAGE X COURSE 81 x 63,93 mm
CYLINDRÉE 659 Cm3
RAPPORT DE COMPRESSION 13.5:1
PUISSANCE MAXIMALE 100 chevaux (73,5 kW) à 10500 tr/min
COUPLE MAXIMAL 67,0 Nm (6,83 kg) à 8500 tr/min
SYSTÈME DE CARBURANT Boîte à air avec prises d’air dynamiques avant, deux corps de papillon de Ø48 mm, gestion du moteur « Ride-by-Wire
DÉMARREUR Électrique
LUBRIFICATION Carter humide
BOÎTE DE VITESSE 6 vitesses avec l’Aprilia Quick Shift (AQS) en montée et en descente
EMBRAYAGE Embrayage humide multidisque avec système de glissement mécanique
TRANSMISSION Chaîne, avec rapport de transmission : 17/43
CADRE périmétrique en aluminium
CONTRÔLES ÉLECTRONIQUES Plate-forme inertielle à six axes, ensemble APRC contenant l’ATC (antipatinage), l’AWC (contrôle des roues), l’AEB (freinage moteur), l’AEM (cartographie moteur) et l’ACC (régulateur de vitesse) 5 modes de conduite (Road et Track, 3 fixes et 2 personnalisables) CADRE Châssis à double poutre en aluminium avec sous-cadre de support de siège amovible
SUSPENSION AVANT Fourche Kayaba de 41 mm, support de montage de l’étrier radial en aluminium. Précharge du ressort et amortissement en détente réglables. Débattement de 120 mm.
SUSPENSION ARRIÈRE Bras oscillant asymétrique en aluminium. Monoamortisseur réglable en recharge du ressort, freinage par rebond. Débattement de 130 mm.
SYSTÈME DE FREINAGE ABS avant : double disque, diamètre 320 mm Étriers radiaux Brembo à quatre pistons opposés de Ø32 mm. Pompe radiale et durite métallique tressée. Arrière : Disque Ø220 mm ; étrier Brembo à deux pistons séparés Ø34 mm. Pompe avec réservoir intégré et durite métallique tressée. Multimap ABS Cornering
PNEUMATIQUES avant 120/70/17 et arrière 180/55/17
HAUTEUR DE SELLE 82 cm
POIDS 169 kg à sec et 183 kg pleins faits
DIMENSIONS longueur : 1995 mm, largeur : 745 mm et empattement : 1370 mm
RÉSERVOIR 15 litres
CONSOMMATION 4,9 litres aux 100 km
PERFORMANCES Vitesse maximale supérieure à 240 km/h
COLORIS Acid Gold, APEX Black et Rouge Lava
TARIF 11 050 euros
Crédit photo : Aprilia et monsieurvintage.com©
Philippe Pillon
philippe.pillon@monsieurvintage.com
Chef de rubrique Auto/Moto
Fondateur du site MONSIEUR VINTAGE le 14 février 2014, Philippe est issu de la presse écrite automobile : Auto Plus, Sport Auto, Auto Journal, Décision Auto, La Revue Automobile et La Centrale. Il collabore également au magazine EDGAR comme responsable de la rubrique auto/moto.
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