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Interview de Chris Deb pour la sortie des “Chroniques du Joe Bar” en version longue

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Les Chroniques du Joe Bar ressortent en librairie sous la forme d’une version longue, et toujours sous la plume de Chris Deb (de son vrai nom Christian Debarre, alias Bar2, le créateur de la BD Joe Bar Team). Christian fait partie de ces artistes talentueux trop discrets. Mais il a eu la gentillesse de nous accorder une interview, un moment rare qui plaira à ses fans, qu’ils soient motards ou non.

Couverture du livre Chroniques du Joe Bar sorti en librairie le 31 mars 2023

La version longue des Chroniques du Joe Bar est disponible en librairie.

“Chroniques du Joe Bar” : Une version enrichie

Ces chroniques, proches de scènes de café-théâtre, nous replongent avec bonheur dans le folklore motard des années 1970, en proposant une variante réaliste, “en live” pourrait-on dire, des tomes 1 et 5 de la BD Joe Bar Team. Tout cela émaillé de commentaires et de flashbacks destinés à nous faire mieux connaître les personnages vedettes de la célèbre bande-dessinée.À l’occasion de la réédition de cet ouvrage, Chris Deb, l’auteur, donc, a bien voulu répondre à nos questions et nous expliquer en quoi cette version longue diffère de la précédente..

L’interview de Chris Deb

Monsieur Vintage (MV) : “Chroniques du Joe Bar” ressort en librairie en version longue, dix ans après la version originale publiée en 2013 chez “12 bis”. Pourquoi une version longue ?

B2 : Ce livre, comme tu le sais, se présente sous forme de scènes de café-théâtre – à huis clos, donc, dans le Joe Bar – entrecoupées de flash-backs dans lesquels le narrateur lève le voile sur certains aspects ignorés des personnages vedettes de mes albums (qui ils sont vraiment, comment ils se sont rencontrés, etc.). Ces flashbacks relatent aussi des anecdotes, inspirées, pour certaines, de mes albums, et d’autres inédites.

Dans la première version, j’avais cru bon de traiter ces flash-backs de la manière la plus courte possible, pour ne pas trop casser le rythme des passages traités façon scènes de café-théâtre. Et, pour les mêmes raisons, de supprimer carrément un ou deux flash-backs. Il y a deux ans, par curiosité, j’ai relu la première version du bouquin. Et je me suis dit que j’avais peut-être commis une erreur en l’amputant d’un ou deux flash-backs et en réduisant la longueur de certains autres.

Sans trop savoir où cela me mènerait, j’ai pris la décision, un matin, d’écrire une nouvelle version de ce bouquin, en y incorporant tout ce que j’avais supprimé dans la version précédente. J’en ai profité pour retoucher certaines scènes, en les développant davantage que dans la première version. Et à l’arrivée, toutes ces modifications ont eu pour résultat de rallonger sensiblement le bouquin, et aussi de l’étoffer significativement. D’où « version longue ».

MV : Créateur de la bande-dessinée “Joe Bar Team” en 1990, tu en as réalisé 2 tomes (Tome 1 en 1990 et tome 5 en 2003). À quand le troisième ?

B2 : Il y a 20 ans, pour des raisons que je ne tiens pas à exposer, j’ai cessé de dessiner. Si donc je dois réaliser un autre album, ce ne sera qu’en tant que scénariste, je n’en ferai pas les dessins. J’ignore quand cet album sortira. D’abord parce que je n’ai pas encore trouvé le dessinateur idoine, ensuite parce que je commence à peine à m’atteler aux scenarii. Si tout se passe bien, cela peut aller assez vite. Dans le cas contraire, il faudra sans doute attendre plusieurs années avant la sortie de cet album.

MV : Lorsque tu pilotais les tomes 1 et 5, l’action se déroulait dans les années 70 avec de bonnes vieilles brêles vintages, la moto, c’était mieux avant ?

B2 : De mon point de vue, oui, sans aucun doute. Et pas que la moto ! À dire vrai, même si je reste pantois devant leur technologie et leur efficacité, je n’éprouve aucune passion pour les véhicules d’aujourd’hui. Leur design exagérément travaillé et pompeux ne me procure aucune émotion. Je suis indécrottablement nostalgique des engins – motos et voitures – datant d’avant la première partie des années 1970. Et je pourrais dire la même chose pour le cinéma, la musique, la BD… Et pour tant d’autres choses encore.

MV : En 2018 sortait l’ouvrage “Sportives Cultes” que tu illustrais avec Fane et Juan, sur des textes de Pierre Vedel. Consacré aux machines des années 1955 à 1985, ce livre aura-t-il une suite ?

B2 : Non. Dans cet ouvrage, consacré aux « trente glorieuses de la moto », c’est-à-dire aux motos sportives, ou de compétition, des années 1955 à 1985, nous avons traité toutes les machines qu’il était possible de traiter. Et même un peu plus. Et vu qu’il est impossible de remonter le temps et de voir apparaître de nouveaux modèles de ces années-là…

MV : Quels sont tes projets ?

B2 : Le premier est d’inventer et de scénariser 50 gags pour le prochain album Joe Bar Team. Qui retournera, comme mes deux albums précédents, dans les années 70. Avec, bien sûr, en vedette, les quatre personnages des tomes 1 et 5. Et en dehors de cela, peut-être vais-je me remettre à l’écriture d’un scénario en vue d’une adaptation de ma BD au cinéma. Ce projet avait failli aboutir il y a quelques années, mais il a capoté au dernier moment. Et les chances sont maigres pour que ce premier scénario trouve désormais preneur. Il faut donc que j’en ponde un nouveau. Bref, j’ai du pain sur la planche.

Le dessinateur et créateur de la bande-dessinée Joe Bar Team Christian Debarre

Christian Debarre, alias Bar2, créateur de la bande-dessinée “Joe Bar Team”. Issy-les-Moulineaux – Janvier 2013. Crédit photo : Philippe Pillon©

À propos de l’auteur

Pour découvrir le personnage attachant et talentueux (quoi qu’il en dise) qu’est B2, quoi de mieux qu’une bio rédigée par le principal intéressé ? La voici, avec le ton unique de l’auteur :

“Nourrisson précoce, Chris Deb naît le 18 avril 1960, en banlieue parisienne, à l’âge de zéro an. Ses dons pour le billard électronique le dirigent très tôt vers le café du coin, où la rapidité de ses fourchettes et le toucher de ses amortis lui valent le respect de ses aînés et des plus grands experts locaux de la discipline.

Plus tard, la vélocité de son lever de coude accroît encore sa notoriété, mais c’est surtout grâce à ses talents de cyclomotoriste, puis de vélomotoriste, et à sa faculté de se mouvoir promptement avec des béquilles orthopédiques, qu’il acquiert la reconnaissance de ses pairs.

Après deux années à ne rien apprendre ou pas grand-chose sur les bancs d’un lycée d’arts graphiques, rue Madame, dans le 6e arrondissement de Paris, il fait ses débuts de dessinateur BD au sein d’un illustré consacré à la moto (Plein Pot, en 1977), où il occupe bientôt le poste de rédacteur en chef adjoint (le magazine déposera le bilan peu après).

Dès lors illustrateur en publicité, et motard dans le civil, le jeune Deb partage son temps entre sa table à dessin et les civières des différents services des urgences du Bassin parisien. Après deux saisons minables et douloureuses au sein de championnats amateurs de course moto, il se dirige, claudiquant, vers le dessin de presse et atterrit dans le giron de Moto Journal, où il intègre rapidement, en tant qu’accompagnateur, l’équipe des pilotes essayeurs.

C’est dans les pages de ce même hebdomadaire que paraissent, en 1988, les premières planches d’une BD intitulée Joe Bar Team, signées de sa main et dont les héros sont en grande partie inspirés de ses intrépides collègues journalistes (et plus globalement des “champions de quartier” qu’il croisât à ses débuts).

En 1990, Chris Deb quitte Moto Journal et intègre la rédaction de Moto Revue, qu’il quittera trois ans plus tard, au grand soulagement de ses condisciples, après avoir été bombardé rédacteur en chef adjoint.

En 1996, Chris Deb crée un jeu de société (Trajectoires, premier et dernier simulateur de pilotage sur papier), puis il fonde, l’année suivante, avec Michel Bidault, le tristement célèbre Joe Bar Mag, un magazine de moto loufoque et graveleux, stupide en diable — qui n’aura pas, hélas, le succès escompté et devra, à terme, fermer boutique.

Naît cependant de cette association avec Michel Bidault un ouvrage qui défraiera la chronique dans les milieux motorisés : l’Encyclopédie imbécile de la moto.

Puis il reprend, en 2003, le temps d’un album, les rennes de la série Joe Bar Team, avant de se lancer dans l’écriture d’une pièce de théâtre et d’un scénario de film. Aucun de ces projets n’ayant abouti, il met sur pieds, avec son frère Hervé, qui en sera l’organisateur, un championnat de moto (Joe Bar One) réservé aux bolides les plus puissants jamais construits. Nouvel échec.

En 2011, il écrit en collaboration avec Denis Couvent, alias Lévrier Noir, motard haut gradé de la police nationale, un ouvrage pédagogique et vaguement humoristique intitulé “Manuel de conduite à l’usage du motocycliste débutant”.

Pilote raté, journaliste calamiteux, dessinateur peu fécond et maladroit, pitoyable businessman, Chris Deb ne désarme pas pour autant et réunit, en 2012, dans un recueil de nouvelles dédié, une fois de plus, au folklore motard des années 70, certains passages de ses BD, de sa pièce et de son scénario de film, de son vécu aussi, et baptise l’œuvre, que le monde littéraire espérait depuis longtemps sans trop y croire : Chroniques du Joe Bar”.

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